C'est LA sortie de ce début d'année sur consoles et PC, Crysis a fait son grand retour au cours d'un troisième épisode dont nous vous proposions un test il y a quelques jours.

Crysis_3_PS3  Scénario et gameplay de côté, le titre affiche des graphismes soignés, jusqu'ici rarement atteints dans le milieu du jeu vidéo, et pourtant une part de déception s'est rapidement installée. En effet, si le titre apparait très gourmand sur PC, la différence entre les différents niveaux de qualité très faible, ou du moins, elle ne reflète pas le potentiel de puissance nécessaire au gain de quelques effets qui passent complètement inaperçus dans le feu de l'action.

Et c'est justement cela que regrette actuellement Cevat Yerlo, le fondateur de Crytek, qui s'annonce frustré lorsqu'on lui demande pourquoi Crysis 3 ne reproduit pas la claque visuelle que ses prédécesseurs. Car si les premiers Crysis faisaient entrer les joueurs dans une nouvelle ère de graphismes toujours plus léchés, Crysis 3 se révèle beau, mais pas forcément spectaculaire.

La raison est toute trouvée pour Crytek : le développement de Crysis 3 a été handicapé par des consoles vieillissantes ne fournissant pas suffisamment de puissance pour permettre de proposer un titre réellement bluffant.

Des dires de Crytek, le développement sur diverses plateformes répond à un besoin de rentabilité maximale des investissements et du travail nécessaire au jeu. Et dans ce sens, il était impossible, financièrement parlant, de développer deux titres bien distincts , l'un pour consoles, l'autre pour PC. En partageant une grande majorité du code, le titre a réalisé des économies, qui se sont également traduites par une baisse générale de la qualité pour s'adapter à celui des consoles.

Autre facteur qui explique une partie du désintérêt partiel des joueurs pour le titre : le manque d'innovation côté console.

À sa sortie en 2007, Crysis était proposé uniquement sur PC, puis s'est rendu disponible sur Xbox 360 et PS3 en concurrence avec les jeux de première génération. Dans ce sens, le titre apportait un véritable changement puisqu'il a été considéré comme un titre de seconde génération.

Aujourd'hui, avec des consoles dont la durée de vie a été largement étendue, Crytek estime que l'effet novateur des premiers Crysis ne peut plus avoir lieu, et que les joueurs sont confrontés à une certaine fatigue.

Crytek avoue attendre avec impatience la sortie des prochaines plateformes pour relancer l'intérêt qu'ont les joueurs pour ses titres, tout en rappelant qu'il est actuellement devenu obligatoire de développer des titres multiplateformes, le budget du développement de Crysis 3 a été triplé par rapport au premier titre, un investissement qui ne peut être rentabilisé qu'en exploitant celui-ci sur plusieurs consoles et PC de façon simultanée.

Si d'après Cevat Yerli, les limites ont été atteintes sur les consoles actuelles affichant plus de 8 ans d'ancienneté, et qu'il n'est pas possible de développer des titres sur PC uniquement, en considérant la baisse générale de vente de PC dans le monde, l'avenir du jeu vidéo pourrait prochainement se limiter aux seules consoles de salon. Heureusement, Crytek n'est pas le seul studio de développement et d'autres studios optent pour des orientations différentes.

Source : Gamasutra