Nous avons connu un visage de Sony qui avait l'habitude de se mettre très souvent en avant. Le succès de la Playstation, qu'elle soit à 32 ou 128 bits, lui permettait de se positionner en tant que grand leader. Maintenant que Microsoft (ayant sorti sa machine nouvelle génération en premier, et attiré divers développeurs et titres forts) et Nintendo (avec sa Wii et sa nouvelle manière de concevoir le jeu) ont affaibli le géant, la société se montre plus modeste, prudente. Le combat risque d'être long, et il faudra se préparer à aller au contact. C'est David Reeves, président de SCEE, qui le dit.

"Je préfère parler des faits : oui, nous sommes concurrents, mais la compétition a rendu chacun beaucoup plus attentifs, et si je peux utiliser une analogie, je dirai que si vous vous affrontez dans une guerre, disons, Boeing contre Airbus, c'est un peu comme un vaisseau contre un autre, et vous vous battez à 15 miles de distance.

Si vous vous combattez dans la guerre automobile, c'est comme si vous luttiez dans des tanks, à un kilomètre les uns des autres. Dans l'industrie de jeu vidéo en revanche, s'il y a une guerre, s'il y a une compétition, cela ressemble plus à un combat frontal, un duel en face à face, cela vous oblige donc à être plus précis, plus vigilant."


Aspirine ?
Si les analogies sont votre passion (et vous en avez tout à fait le droit), David en a une autre pour vous. Il en profite pour souligner que Sony ne s'attendant pas à être LE gagnant, mais seulement l'un d'entre eux.

"Le vainqueur reste le consommateur, et je pense que c'est une bonne chose. C'est pourquoi nous n'allons pas balayer Microsoft ou Nintendo. C'est comme dans le marché de la basket : une année c'est Reebok, l'année d'après c'est Nike, et puis soudainement Adidas prend la tête. C'est une question de cycle, mais à la fin tout le monde est gagnant sur des cycles de 5 ou 10 ans."

Sony se serait donc fait à l'idée de n'être qu'un simple "acteur" dans l'industrie vidéoludique, contrairement aux années passées où il faisait figure de meneur. Et avec le coup de poignard reçu par Square Enix (qui devait penser avant tout aux investissements injectés dans le développement de son blockbuster), il va leur falloir serrer les dents, et surprendre leur monde.