Avec cette actualité chargée, on en serait presque venu à oublier que Dell joue gros, en ce moment : le NASDAQ se prépare en effet à suspendre la cotation de son titre.


Et pan, sur les doigts !
Il y a quelques jours, Dell annonçait, assez discrètement d'ailleurs, avoir reçu du NASDAQ une notification de procédure de suspension de la cotation de son action. En clair, cela signifie qu'il ne sera bientôt plus possible d'acheter ou de vendre de titres Dell, et lorsqu'une date pour l'entrée en vigueur de cette mesure sera connue, il y a gros à parier pour que l'action Dell soit un chahutée... A Round Rock, au Texas, où Dell est implanté, on ne semble pas s'émouvoir outre-mesure de la nouvelle, même si on la prend au sérieux. Il faut dire que les esprits ont eu le temps de s'y préparer : depuis plusieurs semaines, on évoquait cette éventualité, et Michael Dell lui-même avait laissé entendre que l'évènement avait de grandes chances de se produire. Tout ça pour un "vulgaire" bout de papier...


Sans 10-Q-ssion...
Oui, mais quel bout de papier ! Il est reproché à Dell d'avoir différé volontairement la parution de documents fiscaux et financiers indispensables à son maintien parmi les firmes côtées à la Bourse de New-York. Ce fameux formulaire 10-Q (Q pour Quarterly, trimestriel) devait en effet être mis à disposition de l'autorité de régulation boursière américaine, la SEC, au plus tard 35 jours après la clôture du troisième trimestre fiscal de l'exercice en cours. Ce dernier se terminait le 4 août dernier en ce qui concerne Dell. Le délai est donc passé, et la procédure de suspension de cotation engagée. 

Evolution titre dell nasdaq 12 mois fin septembre 2006

Dell n'a commis ici aucune maladresse ou faute d'inattention : une enquête est actuellement menée par un procureur de l'état de New-York pour déterminer si Dell, à l'instar de nombreuses autres firmes américaines, ces cinq dernières années, n'aurait pas un peu trafiqué ses comptes pour y masquer des sommes perçues par certains de ses employés et cadres au titre des stock-options. Dell n'est donc pas seul dans la tourmente : Novell est dans le même cas, tout comme une bonne centaine de sociétés de toutes tailles et de tous secteurs d'activité. A chaque fois, il leur est reproché d'avoir antidaté des documents de cession de stock-option, de manière à ce que leur bénéficiaire les touche à un prix relativement faible, ce qui lui garantit une confortable plus-value en cas de vente.

D'autres têtes vont tomber, à n'en pas douter...