D'après plusieurs études passées, les Français semblaient à la fois peu concernés par la façon dont les sites Internet exploitaient leurs données personnelles et le lieu d'hébergement de leurs données.

enquête CIGI IPSOS  Mais la nouvelle enquête menée par CIGI IPSOS soulève une tendance inverse. Ainsi, lorsqu'il est demandé s'ils souhaitent que leurs données et informations personnelles soient hébergées sur des serveurs localisés en France, ils sont 75 % à déclarer le souhaiter, et 35 % à être "totalement d'accord" avec la proposition.

C'est tout juste au-dessus de la moyenne constatée dans l'étude menée auprès de 24 pays, qui se situe à 72%. On notera toutefois que si l'étude souhaite faire comprendre que les Français veulent en revenir à un stockage des données en France, la question était formulée sous la forme d'accord, avec une proposition sous-entendue. Il convient ainsi de considérer ce chiffre comme une réponse à un choix proposé plutôt qu'à une volonté intrinsèque.

Ainsi, si la question met en avant la possibilité d'un choix laissé à l'utilisateur sur la localisation du stockage de ses données, dans la pratique et sur le Web, il en est tout autre. Facebook, Google, Amazon et autres servis proposant de récolter des données personnelles ne laissent pas le choix à l'utilisateur concernant la destination des informations.

L'implantation des serveurs de stockage dans les pays des clients n'a aujourd'hui de réel intérêt qu'auprès des services destinés aux professionnels ou aux technophiles. En outre, ce rapprochement des serveurs joue sur la récente psychose des révélations des écoutes et saisies des autorités américaines comme la NSA sur les grands noms d'Internet.

D'ailleurs, l'étude soulève un paradoxe. Si 75 % des Français se disent favorables au stockage de leurs données en France, nous sommes également 46 % à nous préoccuper de la possibilité d'écoutes et surveillance de nos activités en ligne par les services de notre propre pays.