Hauts et bas

make believe Sony Ericsson logo Dès 2008, Sony Ericsson, alors à la lutte avec LG Electronics dans la course au troisième rang mondial des vendeurs de téléphones portables, a commencé à faire les frais d'un positionnement trop étroit sur le milieu de gamme.

C'était pourtant ce même positionnement, avec ses gammes Cyber-Shot et Walkman, qui avait assuré son succès les années précédentes, au point de pousser Nokia à proposer à son tour des mobiles dédiés à l'univers musical en laissant le label XpressMusic.

Le fabricant a également quelque peu pataugé lorsque les ventes de smartphones ont commencé à prendre leur essor. Très tourné vers Symbian ( et feu UIQ ), il s'est rapidement trouvé avec une offre faible par rapport à ses concurrents tandis que le milieu de gamme se dégonflait sous la pression des deux extrêmes : smartphones et entrée de gamme.

Conscient de ses faiblesses et ne parvenant plus à faire la différence avec un milieu de gamme qui finissait par empiler les modèles sans en faire ressortir les spécificités, le groupe s'est ouvert un nouveau créneau en lançant la gamme Xperia, faite de terminaux avec un positionnement plus adapté au marché et capable de véhiculer une véritable identité.


Xperia, le renouveau
MWC 2008 Sony Ericsson Xperia 05 Parallèlement, et pour combler son retard sur les smartphones, la société s'est tournée vers Microsoft et son système Windows Mobile puis, plus récemment, vers Android. L'annonce du premier modèle de cette nouvelle série, le Sony Ericsson Xperia X1 sous Windows Mobile, a montré une volonté d'innovation, avec un terminal abouti et une interface tactile spécifique, mais cela n'a pas empêché le sérieux recul des ventes débuté en 2008 et accentué en 2009.

Le Sony Ericsson Xperia X1 a mis beaucoup de temps avant d'arriver sur le marché et le concept d'interface avec des tuiles dynamiques n'a pas vraiment pris. Cependant, il a donné à Sony Ericsson l'image d'une société capable de sortir des terminaux haut de gamme, image renforcée avec le Satio, l'un des premiers smartphones lancés en Europe à disposer d'un capteur 12 megapixels.


2010 : en attendant le retour à la rentabilité
Ce dernier appartient à un groupe de terminaux distincts de la série Xperia et plus orientés vers le divertissement et l'interactivité avec les équipements domestiques. Mais la crise économique mondiale est passée par là et les ventes ont continué de régresser tandis que le groupe a mis en place un plan de restructuration.

Sur le quatrième trimestre 2009, la société a écoulé 14,6 millions de terminaux, bien loin de ses niveaux d'il y a deux ans mais elle est maintenant mieux orientée sur un segment smartphones plus rentable. Dans son plan de restructuration, l'objectif est de revenir à l'équilibre financier d'ici le second semestre 2010.

C'est là qu'interviennent les nouveaux terminaux annoncés au salon MWC 2010.

MWC Sony Ericsson X10 Mini 01 MWC Sony Ericsson X10 Mini Pro 01

Sony Ericsson en 2010

MWC Sony Ericsson Vivaz Pro 01 Si Motorola a fait le choix de se concentrer sur une gamme de terminaux Android à court terme, se laissant malgré tout l'opportunité de retenter sa chance avec d'autres systèmes plus tard, Sony Ericsson fait le choix inverse et poursuit une stratégie multi-OS.

Cette tendance est confirmée par Estelle Gibert, directrice marketing de Sony Ericsson France, que nous avons eu l'occasion de rencontrer lors du salon MWC 2010 de Barcelone. Cela passe par Windows Mobile et Android, bien présents dans la gamme Xperia, mais cela concerne aussi Symbian, comme en témoigne le lancement du Sony Ericsson Vivaz et du Vivaz Pro, avec clavier coulissant, dévoilé à l'occasion du salon.

Estelle Gibert indique que les " partenariats ont été renouvelés "; suggérant que toutes les plates-formes mobiles restent potentiellement intéressantes, contrairement à un fabricant comme Samsung qui, sans abandonner totalement Symbian, a confirmé n'avoir aucun terminal en roadmap, préférant se concentrer sur son nouvel OS, Bada, et sur des terminaux Windows Mobile et surtout Android.


Partenaire pour Windows Phone 7 Series
MWC Microsoft Windows Mobile 14 A ce sujet, le choix d'une stratégie multi-OS vient aussi du fait que Sony Ericsson n'envisage pas spécialement de lancer son propre OS mobile. Le fabricant rejoint sur cet aspect son concurrent LG Electronics qui préfère peaufiner ses gammes sous Windows Mobile et Android plutôt que de se lancer dans une aventure hasardeuse de création d'un écosystème entier.

Y aura-t-il des smartphones Sony Ericsson sous Windows Phone 7 Series ? Probablement. On notera que le logo Sony Ericsson était présent sur la diapositive montrant les partenaires de Microsoft impliqués dans le lancement. On peut donc penser que Sony Ericsson aura son smartphone Windows Phone 7 pour le troisième trimestre 2010, quand l'OS mobile de Microsoft débutera sa phase de commercialisation.

Malgré la diversité des OS soutenus, le fabricant indique avoir travaillé sur l'aspect de ses terminaux, pour leur donner une unité et les rendre plus séduisants aux yeux des consommateurs, et sur une homogénéité de l'aspect de l'interface, notamment dans le cas du Sony Ericsson X10 et des Sony Ericsson X10 mini et mini pro, tous trois sous Android.


Laisser s'exprimer les utilisateurs

Enfin, Sony Ericsson poursuit les efforts concernant le développement de son portail de téléchargement de contenus PlayNow, lancé mi-2009, et a dévoilé Creations, une plate-forme permettant aux utilisateurs de créer eux-mêmes leurs propres contenus et de les partager sous licence Creative Commons.

Il s'agit notamment de créer des thèmes personnalisés à partir d'audio, photos et vidéos prises depuis son mobile Sony Ericsson et retravaillées. Un espace de 5 Go accessible en cloud est proposé lors de la création d'un compte et les créations partagées avec ses amis seulement ou avec toute la communauté, tout en conservant le nom du créateur original.

Cette initiative va complètement dans le sens de la nouvelle stratégie de communication de Sony Ericsson, make.believe, mise en place en septembre 2009 et dont le point de départ a été l'annonce du Sony Ericsson Xperia Pureness.

X10 et Vivaz Pro

Sony Ericsson Aspen 03 Sony Ericsson a commencé fort l'année en présentant, coup sur coup, plusieurs smartphones dans les principales plates-formes mobiles du moment, de manière à toucher un vaste public mais aussi à convaincre les opérateurs mobiles de la qualité de ses mobiles qu'ils pourront subventionner facilement.

Du côté Windows Mobile, il y a eu le Sony Ericsson Aspen, sous Windows Mobile 6.5, présenté au début du mois de février et orienté vers la productivité / messagerie, qui reste finalement le programme principal de cette version de l' OS Mobile.

MWC Sony Ericsson Vivaz Pro 02 Au mois de janvier, le fabricant avait dévoilé le Sony Ericsson Vivaz, sous Symbian S60 5th Edition, avec une orientation beaucoup plus ludique et une connectique plutôt riche associée à un APN 8 megapixels.

Sony Ericsson a complété cette gamme avec l'annonce du Sony Ericsson Vivaz Pro lors du salon MWC 2010, qui ajoute un clavier complet de messagerie à l'écran tactile et avec capteur 5 megapixels. Le programme reste celui du divertissement et du partage des contenus créés à partir du smartphone. Il vise donc une cible plutôt jeune et sera donc proposé en partenariat avec les opérateurs mobiles à un prix plutôt agressif.

Sony Ericsson a également musclé sa gamme Android. Outre le Sony Ericsson X10, dévoilé en septembre et qui s'apprête à être commercialisé, constituant le fer de lance de l'offre,  avec un large affichage 4", un processeur SnapDragon 1 GHz et un APN 8 megapixels, le fabricant a dévoilé au salon MWC 2010 les Sony Ericsson X10 mini et Sony Ericsson X10 mini pro.

MWC Sony Ericsson X10 03

Des X10 ? Des minis ? Qu'est-ce donc ?

Sony Ericsson X10 mini / X10 mini Pro

MWC Sony Ericsson X10 Mini 02 Les Sony Ericsson X10 mini et X10 mini Pro sont bel et bien des smartphones complets sous Android 1.6 mais sous une forme réduite, avec un petit affichage 2,55" QVGA ( 240 x 320 pixels ) et un APN 5 megapixels.

Leur aspect général rappelle celui de leur grand fère, le Sony Ericsson X10, mais avec une forme plus trapue. L'avantage est que le téléphone tient dans le creux de la main et peut être très facilement glissé dans une poche, tout en conservant toutes les possibilités d'un smartphone puisque les X10 mini et mini Pro possèdent les connectivités WiFi, Bluetooth et A-GPS, et avec tous les services mobiles Google.

MWC Sony Ericsson X10 gamme 01 De dimensions 83 x 50 x 16 mm pour 88g pour le X10 mini et 90 x 52 x 17 mm pour 120 g pour le X10 mini Pro ( on notera l'effort d'intégration malgré la présence d'un clavier complet coulissant pour ce modèle ), les deux terminaux constituent une vraie curiosité dans le paysage des smartphones.

A la question : " produire des mini-smartphones ne va-t-il pas à l'encontre de la tendance du marché qui rivalisent de taille d'écran, pour dépasser désormais les 4" ? " ( et le Sony Ericsson X10 en est un exemple ), Estelle Gibert rétorque qu'il s'agit de créer un nouveau segment et d'explorer de nouveaux usages.

MWC Sony Ericsson X10 Mini Se positionner là où les autres concurrents ne sont pas présents ? pourquoi pas. Malgré tout, et peut-être pour rassurer sur leur nature de véritable smartphone, ils conservent une unité de forme et d'interface avec le Sony Ericsson X10.

Même fond bleu, même système d'affichage des contacts avec des possibilités d'interaction accessibles dans les coins ( de l'écran, au lieu d'être dans les coins de la photo ), même souci de rendre l'expérience utilisateur plus conviviale et grand public...mais pour l'accès à l'Android Market, les choses seront plus compliquées du fait des caractéristiques de l'affichage.

Il faut maintenant inciter les développeurs à développer des applications prenant en charge la taille d'écran des X10 mini et X10 mini Pro. Rapidement pris en main durant le salon, les deux modèles se révèlent très réactifs ( ils embarquent un processeur 600 MHz ) et leur prise en main, malgré leur petite taille, n'est pas désagréable.

Même le clavier du X10 mini Pro devrait pouvoir être utilisable, malgré les petites dimensions des touches. Reste la question de l'autonomie, un si faible encombrement ne permettant pas de loger une batterie conséquente. Sony Ericsson promet de 3,5 à 4 heures en conversation et autour de 300 heures en veille. C'est peut-être là que les limitations seront les plus visibles.

MWC Sony Ericsson X10 gamme 03