Un nouveau Marvel à l'écran

Ghost Rider est donc le dernier né des adaptations marvellesques. Quoi encore un Marvell ' Encore un super héros ' Encore un univers sombre et peuplé de bêtes affreuses' A toutes ces interrogations il serait tentant de ne répondre que par "oui". Mais en étant honnête on ne peut pas passer sous silence les, légères mais réelles, différences qui caractérisent ce dernier avatar avide de pouvoir et de contrôle sur l'existence des siens.

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En effet, tout commence par la perte du paternel de notre héros pas encore super, ce qui le rend tout triste le chti pépère. Comme tout le monde dans ces cas là, il se morfond et se dit qu'il donnerait tout pour pouvoir changer cet état de fait. Tout ' Oui tout, même son âme. C'est là qu'intervient Méphisto qui lui propose un deal : son âme contre la vie de son géniteur. Les promesses n'engagent que ceux qui veulent bien les croire, c'est bien connu et c'est ainsi que notre bonhomme se fait avoir par ce fourbe (en même temps les démons ne sont pas des anges non ') qui prend son âme sans la contrepartie annoncée.
 
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Fou de rage, notre nouveau héros se met alors en quête d'âmes perdues et d'une vengeance qui, on le devine, sera terrible. Pour une fois donc, le héros n'est pas un gentil garçon à la combi flashy moulante et dont les intentions sont de sauver le monde. En parfait égoïste chevauchant des motos aussi bruyantes que polluantes, sans filtre à particule ni casque, Ghost Rider ferait plus penser aux sombres anti-héros d'autres comics. C'est donc dans cet univers drapé de noirceur que le jeu se place. Un vrai monde de brute. Un monde pour les supers héros quoi !

100% action

Ghost Rider se présente comme un jeu d'action tout ce qu'il y a de plus commun. En fait, pour oser une comparaison, ce jeu fait très largement penser à la série des Devil May Cry, tant pour le coté itératif des combats que pour l'univers démonesque ou la présence de combos dévastateurs. Il vous faut donc mater l'ennemi à l'aide de vos poings, de votre fusil et de votre chaine enflammée, à la façon d'un Indiana Jones qui aurait trempé son outil dans la lave. Chaque monstre éliminé vous accorde ensuite un nombre d'âmes en fonction de la dextérité avec laquelle vous l'avez démonté.

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A cette succession de niveau hanté de bébêtes visqueuses, s'ajoutent plusieurs passages à moto (il faut bien justifier le "rider" que vous êtes avec votre blouson en cuir démodé ou vos bottes qui empêchent toute discrétion) où, rassurez vous, vous continuez à péter la tête de tous ceux qui passent...C'est grave chouette d'être doté de pouvoirs surnaturels ! En fait, vous passez votre temps à frapper tout ce qui vous approche (pousse-toi mémé). Heureusement, les adversaires, s'ils sont pour le moins nombreux, n'ont pas un cachou dans la tête.

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Quant à vous, nul besoin d'avoir fait science-po pour opérer : triangle ou carré (les touches hein, allez pas faire un dessin...) pour frapper doucement ou lourdement, R pour bloquer, X pour sauter plus quelques combinaisons de touches pour réaliser les combos. Tout ceci ne nécessite que quelques minutes de prise en main, après quoi ça déménage ! Ghost Rider vous entraine ainsi dans une frénésie "tappottesque" dans laquelle votre rapidité et vos combinaisons seront votre unique objectif.

Un univers sombre

Les aspects graphiques et sonores sont, quant à eux, particulièrement sombres et démonesques. Il ne faut pas chercher ici bas à faire une pause sur une plage illuminée de soleil car vous risquez de ne pas apercevoir très souvent l'astre suprême. Normal vous me direz, c'est la nuit que vous vous transformez en motard implacable. Malgré tout, vous ne jouez pas complètement dans le noir (la table de conversion de Braille n'est pas au menu) et les décors sont superbement illuminés.

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C'est le premier point que nous voulions relever au niveau graphique. Car si les détails sont relativement bien affichés sur un si petit écran et avec une telle profondeur, c'est avant tout grâce à un éclairage excellent que tout ceci apparait sous nos yeux. Les alternances d'ombres et de lumière participent donc pleinement à la mise dans l'ambiance et permettent également de ne pas se tuer la vue sur un monde tellement sombre qu'une vache ne pourrait pas trouver son veau au milieu d'un couloir...

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La bande son pour sa part se glisse habilement au milieu de cet ensemble agressif. Les créateurs ont ainsi volontairement opté pour une musicalité proche du heavy metal. Cela concoure tout autant à l'aspect sombre (limite gothique) de notre jeu et lui permet d'affirmer sans mal une personnalité un peu en marge de ce que l'on peut constater par ailleurs. Par contre coté bruitages, c'est franchement moyen et tant pour le son de la bécane que pour les cling-clang de votre chaine fouettant les aliens. On eut aimé un tout autre traitement de l'affaire.

0% histoire

Si l'intérêt d'un jeu d'action comme celui ci est d'amener le joueur dans...l'action, il faut bien dire que ce jeu est réussi. Toutefois, même dans le jeu d'action le plus réducteur qui soit, il est nécessaire que le gamer trouve une raison à son parcours et suive donc un quelconque scénario. Et la, c'est le drame ! Franchement, même en se contrefoutant du pourquoi du comment on couvre la terre du sang des démons les plus cruels, il est un peu utile que l'enchainement des niveaux ou épreuves reposent sur des fondations solides.

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Ici, bien sûr, un scénario avec une histoire existe. Bien sûr, il s'appuie sur le long métrage. Bien sûr il en reprend les moments charnières. Mais c'est bien dans la succession sans discontinuité des niveaux que le joueur se perd. Car le nombre de niveau est élevé et très court ce qui nous amène très fréquemment aux pages dites "de fin de niveau" où l'on comptabilise le temps ou le nombre d'ennemi. Et cette brièveté augmente encore la répétitivité de l'ensemble et son aspect décousu.

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Par ailleurs, il est à peu près toujours nécessaire de réaliser les mêmes challenges pour obtenir des bonus supplémentaires et les améliorations afférentes. Le déroulement même du soft s'en trouve affecté et cela constitue le vrai point noir d'un ensemble qui jusque là s'en tirait plutôt bien surtout si l'on compare avec le niveau des jeux adapté des comics ces dernières années.

Verdict

On peut juger Ghost Rider sous deux angles bien différents. Le premier, d'un point de vue général, permet d'affirmer que malgré de nombreuses qualités comme son aspect graphique soigné, son ambiance assumée et un rythme effréné, l'ensemble n'arrive pas à nous immerger suffisamment pour un faire un jeu incontournable. Il n'en reste pas moins qu'il se situe dans la bonne moyenne des jeux d'action, surtout que les développeurs ont manifestement essayé d'apporter un minimum de diversité dans l'alternance entre les phases piétons et motorisées.

On peut aussi juger Ghost Rider d'un point de vue plus particulier, c'est à dire en regard des autres jeux à licences, comme ceux cités en introduction et s’adossant aussi sur les comics ou d'autres reprenant des superproduction hollywoodiennes. En décidant de le comparer à ce type de sortie, il est clair que Ghost Rider est un des meilleurs de la catégorie, tant il ne souffre d'aucun défaut rédhibitoire si tant est que l'on accepte volontiers la répétitivité.

+ Les plus

  • Ambiance
  • Aspects graphiques
  • Action pure et dure

- Les moins

  • Répétitivité
  • Cheminement difficile à intégrer
  • Immersion réduite au minimum