Comme anticipé au début du mois d'août, Eastman Kodak est officiellement en quête d'un acheteur pour un lot de ses brevets et a confié à la banque d'affaires Lazard le soin de mener les opérations de recherche d'un acquéreur.

La société, qui accumule les pertes trimestrielles et a vu s'amenuiser ses espoirs d'une résolution favorable de sa plainte contre Apple et Research in Motion pour violation de brevets portant sur le traitement de l'image dans les appareils mobiles ( dont la société escomptait une réparation de l'ordre de 1 milliard de dollars ), compte profiter de l'engouement actuel pour les portefeuilles de brevets pour tenter de faire entrer rapidement de l'argent dans les caisses.

L'initiative était attendue et est très bien accueillie par les investisseurs, faisant bondir le cours en bourse de pas moins de 26% à la bourse de New York. Selon le Wall Street Journal, il existe au moins un gros acquéreur potentiel cherchant à les acquérir pour se protéger contre des attaques ultérieures.

La valeur pour ce portefeuille n'est pas encore bien déterminée, Kodak ayant déjà beaucoup d'accords de licence ( les sociétés ayant déjà des accords étant peu enclines à acheter les brevets ) et l'acquéreur risquant de devoir gérer des plaintes en cours et ultérieures, ce qui peut refroidir les ardeurs et le prix d'acquisition.


Qui veut mes brevets ?
Dans le même temps, la force de ce portefeuille vient aussi de la multiplication des accords de licence, et ce par catégorie de produits. Cela signifie qu'il est possible de demander le versement de droits à un fabricant désireux d'intégrer les technologies dans une tablette alors même qu'il paie déjà des droits pour leur utilisation dans des téléphones portables.

Un acquéreur pourrait donc profiter du succès du segment des tablettes pour faire fructifier facilement les brevets acquis. Ce sont environ 1100 brevets qui sont en jeu, soit 10% de la propriété intellectuelle de Kodak. Et dans le lot, on trouve celui au coeur du litige opposant la société à Apple et RIM, avec la possibilité d'obtenir peut-être un bon dédommagement.

Tout en cédant ses brevets, Kodak conservera le droit de les exploiter mais le groupe ne pourra plus les revendiquer dans le cas de plaintes pour violation. Il espère en tirer un bon prix, supérieur à la valeur de la société.

Kodak a d'ailleurs pris des mesures pour empêcher toute tentative d'acquisition surprise qui permettrait à un groupe de mettre la main sur ses brevets sans avoir à les monnayer.