En faillite depuis le début de l'année, le spécialiste japonais des composants mémoire ( et notamment mémoires mobiles ) Elpida a cherché les moyens de sauver son activité en discutant avec des repreneurs éventuels. Au mois de juillet 2012, c'est son concurrent américain Micron qui a émis une proposition de rachat direct de 750 millions de dollars, des partenariats et une participation aux bénéfices jusqu'en 2019 qui valorise l'ensemble de l'opération à 200 milliards de yens, soit 2,5 milliards de dollars.

Rapidement, les créanciers d'Elpida, banques et fonds d'investissement, ont fait savoir que cette offre ne correspondait pas à la valeur réelle du fondeur et des avantages que Micron va retirer en mettant la main sur les sites de production et les partenaires de la société, valeur réelle qu'ils ont estimé à 300 milliards de yens, soit autour de 3,8 milliards de dollars.

Contestant la proposition, ils ont promis la mise sur pied d'une contre-offre pour le mois d'octobre. Micron, prenant acte de cette dissidence mais affirmant que sa tentative de rachat est conforme aux prix et évolutions du marché, s'est dit prêt à renforcer son offre jusqu'à hauteur de 3,5 milliards de dollars par l'octroi de lignes de crédit et de facilités de paiement.

La cour de Tokyo vient cependant de rejeter la contre-offre des porteurs d'obligation d'Elpida, ce qui redonne la priorité au projet de rachat de Micron, tout en devant toujours recevoir l'aval des créanciers. Ces derniers ont déjà fait savoir qu'ils allaient voter contre la proposition et appeler les créanciers restés neutres à faire de même, et continuer de contester l'offre par tous les moyens possibles.

La batallle n'est donc toujours pas gagnée pour Micron, qui rêve de constituer l'un des leaders du marché des composants mémoire, à l'heure où la baisse des ventes d'ordinateurs affaiblit les perspectives, et dont le savoir-faire d'Elpida en matière de mémoires mobiles pourrait servir de relais de croissance.

La décision de la cour de Tokyo lui redonne cependant l'avantage et appuie la légitimité de son offre sur le fabricant de semiconducteurs japonais.