Qui a dit que les échanges illégaux de fichiers étaient mauvais pour les affaires des éditeurs de musique ' EMI aura du mal à justifier ce discours, vu les résultats phénoménaux qu'il a enregistré en 2005...


Digital Revolution
La firme britannique EMI (Electrical and Music Industries), troisième éditeur musical mondial derrière les intouchables (') Sony BMG et Vivendi Universal, affiche une hausse record de téléchargements depuis son site de vente en ligne : +150% en 2005, par rapport, il est vrai, à une année 2004 où son service de transferts de fichiers musicaux débutait à peine. Sans tirer de conclusions hâtives, ni défendre le pillage intellectuel auquel se livrent certains internautes, force est de constater que les échanges de chansons (et de vidéo) en "peer-to-peer" n'a pas eu sur les finances des quatre majors les conséquences catastrophiques annoncées.


Perspectives dorées
L'annonce des comptes d'EMI est imminente, et le comité directeur de la société anglaise devrait présenter à ses actionnaires des profits en hausse de 12% par rapport à l'année 2004, pour un chiffre d'affaires augmenté de seulement 4%, ce qui laisse entendre que la rentabilité aura progressé. Ces bons résultats trouvent partiellement leur origine dans l'envol remarqué des ventes de titres en ligne, qui représentent 5,5% du chiffre d'affaires total du groupe EMI, lequel devrait provisionner cette année 30 millions de livres Sterling (un peu moins de 21 millions d'euros) à des fins de restructuration.

L'éditeur britannique attribue son succès à la santé insolente des ventes de certains de ses artistes, dont Coldplay, Gorillaz ou Robbie Williams, sans même parler des toujours jeunes Rolling Stones, ou d'artistes en devenir comme KT Tunstall (ooh ooh), Dem Franchize Boys et Corinne Bailey Rae.

Signe des temps, pendant que l'offre de musique en ligne confirme son succès, la vente au détail de CD ne progresse que de 2,5%, mais EMI espère stabiliser le chiffre d'affaires de son site de téléchargement aux alentours des 110 millions de livres Sterling (environ 76 millions d'euros) annuels.

"Crisis ' What crisis '"




Source : BBC News