L'ennui, le premier obstacle des voyages vers Mars ?

Actuellement, six personnes réalisent une expérience dans une capsule de taille réduite, presque sans fenêtres sur l’un des versants du Mauna Loa, un volcan de l’île d’Hawaï.

Contraints de dormir et de vivre dans des pièces minuscules, de ne pas dépasser plus de 8 minutes de douche par semaine et de survivre avec de la nourriture déshydratée ou surgelée, ils sont autorisés à effectuer quelques sorties uniquement équipées de combinaisons étanches et sécurisées. Des conditions reproduisant les conditions de vie d’une colonie sur Mars.

Le projet est mené par l’institut spatial d’Hawaï, financé par la NASA et devrait permettre de comprendre ce qu’il se passe sur le moral et dans la tête des astronautes envoyés dans l’espace ou sur des planètes inhabitées pendant de longues périodes.

 Le confinement, l’absence de contact extérieur, la promiscuité, le manque de stimulation sociale ou  intellectuelle sont un problème majeur pour ces missions de longue durée qui peuvent amener au développement d’un trouble du comportement, de dépression, de violence ou même de tendances suicidaires représentant de véritables risques pour les missions.

Dans le cadre d’un voyage vers Mars, les astronautes devront être capables de supporter 8 mois de trajet aller, et autant pour le retour.

L’ennui est ainsi présenté comme un véritable obstacle  au succès des missions d’exploration de planètes lointaines. De tous les facteurs, les scientifiques estiment que l’ennui est celui qui menace le plus les missions vers Mars et ce malgré l’excitation de découvrir 

 une nouvelle planète ou d’être le premier à poser le sol sur un monde inexploré.

Heureusement, après avoir réalisé plusieurs expériences en Antarctique, les scientifiques ont déterminé qu’il était possible de combattre l’ennui en stimulant divers sens des individus. Un ensemble de projets vise ainsi à établir  des protocoles influant sur l’intensité ou la couleur de la lumière des capsules, les changements de température, la diffusion d’odeurs, de sons, d’images.

L’une des façons les plus simples pour combattre l’ennui
 serait la célébration d’anniversaires réguliers, permettant de focaliser l’esprit sur quelque chose de positif plutôt que de laisser les astronautes souffrir de l’effet miroir et de s’enfermer sur eux-mêmes.

Pousser les astronautes à mettre en oeuvre leur créativité est également un moyen de les occuper. On retiendra particulièrement la reprise de Space Oddity de Chris Hadfield peu avant son retour sur Terre depuis l’ISS.

Il parait absurde et futile qu’un groupe d’experts puisse penser à des solutions de ce type et pourtant il en va du succès des missions martiennes habitées.