Un organisme ministériel a commandité une étude sur la question de l'accès à l'Internet par les jeunes enfants avec, au coeur du débat, la question du filtrage des contenus.

L'internet, nous connaissons tous. Ce monde virtuel est le paradis pour ceux qui souhaitent apprendre, améliorer leur culture, découvrir de nouveaux domaines, ou encore communiquer. Hélas, tout comme dans la vie réelle, Internet est aussi un monde peuplé de dangers.
Si les adultes en sont, généralement, bien conscients, ce n'est malheureusement pas le cas de nos charmants bambins, pour qui Internet peut très vite se révéler dangereux.
Ce danger peut être multiple, par exemple l'accès à des contenus réservés aux adultes (pornographique,...), ou encore la rencontre avec des personnes "malintentionnées".

Un organisme ministériel consacré aux usages de l'internet (DUI) a commandité une étude afin de mieux appréhender ce phénomène. Et les résultats sont édifiants.

  • Premier constat, 83% des parents n'ont pas installé de logiciels de filtrage des contenus pour préserver leurs enfants.

  • Second constant, qui découle du premier, 71% des parents interdisent à leurs enfants de naviguer seuls sur le net.

La DUI explique qu'il est urgent de "créer un environnement favorable au surf des plus jeunes", ce qui passe par la mise en place de systèmes de contrôle perfectionnés. Ce qui passe surtout par une politique de communication plus forte, un tier des parents interrogés ne connaissant même pas l'existence des logiciels de filtrage...
Et encore, pour les deux tiers restants, seuls 25% les installent parce qu'ils sont :
  • trop chers (48%)
  • difficiles à installer et à configurer (34%)
  • difficiles à se procurer (29%)


Benoît Sillard, directeur de la DUI, témoigne :

"La majorité des fournisseurs d'accès veulent qu'on les laisse faire leur travail de corégulation comme ils l'entendent, mais nombre d'associations de défense des enfants souhaitent une intervention extérieure."


Christine du Fretay, présidente de E-enfance, une association de défense des jeunes sur la Toile, rajoute :

"Les parents devraient avoir la latitude de choisir quel service doit être accessible à tel ou tel utilisateur lorsqu'ils souscrivent un forfait".

Selon elle, les services de filtrage proposés par les FAI devraient être proposés gratuitement, et non pas comme une option payante comme c'est le cas actuellement.


Contrôler les contenus ou pas '


En effet, face à ces demandes de filtrage ou de contrôle des contenus d'Internet, certaines personnes y voient une atteinte à leurs droits et à la liberté, bref, la mise en place d'une véritable censure digne de la politique mise en place actuellement par la Chine par exemple.

C'est le cas de l'association Iris (Imaginons un réseau Internet solidaire) qui rappelle "que les contenus concernés par ce type de filtrage ne sont pas des contenus illégaux, mais des contenus "offensants" ou "préjudiciables".

Selon elle, ce n'est pas aux FAI de décider de bloquer tel type de contenu, ce qui est pourtant en train d'être mis en place par un projet de loi qui sera discuté prochainement.
Ce texte a en effet comme objectif d'obliger les FAI à mettre en oeuvre "de manière automatique des dispositifs techniques (...) activés par défaut qui permettent de restreindre l'accès" aux services inadaptés aux mineurs.


Protéger automatiquement nos enfants tout en restreignant nos libertés, ou disposer d'une totale liberté mais avec un risque pour nos bambins, telle est la question qui se pose actuellement.
Source : Libération