Huawei logo La Chine a longtemps été et reste un marché très lucratif pour les équipementiers télécom européens. Les plus gros contrats jamais réalisés par certains d'entre eux ont été négociés là-bas et ont assuré la dynamique du secteur.

Mais le plus grand marché de la téléphonie mobile au monde compte également ses propres équipementiers ( ZTE, Huawei... ) et ces derniers ont connu quelques succès en retour en Europe. Huawei Technologies a ainsi régulièrement amélioré ses ventes en Europe, passant de 770 millions de dollars en 2006 à 2 milliards de dollars en 2007.

Zhou Ming Cheng, directeur pour la zone Europe, a indiqué au Financial Times que sa société va continuer d'attaquer agressivement les marchés européens pour améliorer sa part de marché, au détriment des acteurs locaux comme Ericsson, Alcatel-Lucent ou Nokia Siemens Networks, alors que ces derniers sont déjà dans des situations financières délicates, faites de fusions mal digérées et de ralentissement du marché.


L'Europe, un secteur propice aux équipementiers chinois
" Je pense que nous allons nous développer très rapidement ici dans les prochaines années ", a-t-il indiqué. " Le marché européen est l'un des plus importants au monde - très stratégique pour nous - et nous allons donc investir encore plus afin d'améliorer nos positions. "

Les grosses fusions entre Alcatel et Lucent d'une part, et Nokia et Siemens d'autre part, auraient en fait créé des opportunités pour Huawei, les opérateurs de téléphonie fixe et mobile ne voulant pas être liés aux mêmes fournisseurs pour tous leurs besoins. En jouant la carte du fournisseur alternatif, Huawei a ainsi su se placer par rapport aux grands groupes européens.

Les équipementiers chinois, après avoir ciblé les marchés émergents d'Afrique grâce à des prix très attractifs, s'attaquent donc désormais à l'Europe avec des tactiques similaires. Seul le marché US leur reste encore relativement fermé, n'ayant représenté que 100 millions de dollars pour Huawei en 2007.

Face aux critiques selon lesquelles Huawei Technologies serait en fait soutenue par le gouvernement chinois et en recevrait des subsides, bien pratiques pour casser les prix lors des appels d'offre, Zhu Ming Cheng réfute cette vision et rappelle qu Huawei est une société privée.
Source : Financial Times