L'idée de s'installer sur la Lune n'est pas nouvelle du côté de l'agence spatiale européenne, mais le projet est aujourd'hui renforcé par l'orientation des diverses agences du monde entier vers notre satellite, le nouveau point de départ désigné pour les missions visant l'espace profond.

Johan-Dietrich Wörner a ainsi confirmé les intentions de l'ESA de remplacer l'ISS par une base lunaire. Le programme de la station spatiale internationale arrive à son terme entre 2024 et 2028, et il faudra ainsi continuer à occuper l'espace pour préparer les missions plus lointaines.

Pas question d'équiper et d'entretenir un nouveau laboratoire en orbite : pour presque toutes les agences du monde, le nouveau point de rencontre scientifique se situe sur la Lune.

Lune

Cela fait plusieurs années que diverses agences expriment leur intention d'occuper durablement la Lune, mais les choses s'accélèrent depuis qu'il faut désormais trouver un remplaçant à l'ISS qui pourrait, de son côté, être confiée aux soins d'entreprises spatiales privées.

Une base lunaire proposerait divers avantages pour les agences spatiales : elle serait plus simple à surveiller, notamment concernant les risques inexistants de collision avec des satellites ou débris spatiaux en orbite. La base pourrait également tirer profit des ressources présentes sur place, notamment des métaux rares sur Terre, l'hélium 3 et même la glace présente en sous-sol qui permettrait la production d'hydrogène et de carburant pour fusées.

La base pourrait se présenter alors comme une "station essence" pour vaisseaux spatiaux, ce qui permettrait d'envisager l'envoi de vaisseaux embarquant plus de matériel au détriment du carburant, puis de faire le plein une fois sur la Lune avant de repartir vers des missions plus éloignées encore.

L'occupation de la Lune permettrait d'y développer l'exploitation minière, et même pourquoi pas d'y installer de gigantesques champs photovoltaïques pour produire de l'électricité, qui serait par la suite renvoyée sur Terre grâce à un puissant rayon laser.

L'ESA et la NASA devraient se rapprocher dans les années à venir pour étudier la faisabilité du projet, avec en ligne de mire les années 2030 pour l'installation des premiers modules de survie.