Pour développer leurs activités en Europe et rencontrer moins de contraintes, les grands groupes américains font pression via des lobbies sur les législateurs européens, afin d'obtenir une harmonisation des règles entourant notamment la protection des données personnelles.

Un dispositif commun des deux côtés de l'Atlantique simplifierait grandement la gestion de cette problématique et, mettent en avant les sociétés américaines, faciliterait la diffusion de nouveaux services, pour le plus grand bonheur des consommateurs.

Sauf que...ce genre d'harmonisation conduirait surtout à affaiblir les protections mises en place par l'Europe sur la protection des données personnelles et à laisser ces grands groupes y avoir accès beaucoup plus facilement, avec toutes les dérives que cela peut comporter et pour lesquelles les commissions et agences chargées de ces question ont déjà fort à faire pour rappeler à ces mêmes sociétés la législation en vigueur.

Le Financial Times rapporte que les parlementaires européens sont quelque peu agacés du lobbyisme intense de groupes comme Google, Facebook ou Yahoo pour faire assouplir en Europe des dispositifs réglementaires qui leur donneraient plus de latitude pour leur activité.

Europe logo pro  Le journal économique pointe du doigt les conceptions différentes sur la gestion des données privées entre Europe et Etats-Unis et le fait que l'Europe y attache beaucoup d'importance quand les Etats-Unis y voient surtout le potentiel économique...surtout ces changements de règles ont lieu sur des marchés autres que les leurs.

La FTC ( Federal Trade Commission ), en condamnant le réseau social Path à 800 000 dollars d'amende pour ne pas avoir pris suffisamment de mesures de contrôle des inscriptions chez les enfants de moins de 13 ans, et qui vient de publier des recommandations pour assurer le respect des données privées dans les applications mobiles, est pourtant là pour rappeler que les informations et les interactions des utilisateurs ne sont pas à libre disposition des entreprises.

" Aux Etats-Unis, la vie privée est un business commercial. En Europe, la protection des données est un droit fondamental. Nous considérons que ce qui est bon ou mauvais n'a pas à être décidé dans la Silicon Valley, mais dans nos capitales ", résume Jacob Kohnstann, président de la Coalition industrielle pour la protection des données

Source : Financial Times