Il n'y a pas encore officiellement de procédure lancée mais le Financial Times affirme que la Commission européenne s'intéresse de près à au groupe des cinq, ou E5, comme elle les as surnommés : France Télécom, Deutsche Telekom, Telecom Italia, Telefonica et Vodafone.

Elle s'interroge sur une série de rencontres de leurs présidents respectifs à partir de 2010 et de la façon dont ils auraient pu se concerter pour résoudre différentes problématiques non pas par le jeu de la concurrence mais en se mettant d'accord sur des stratégies communes qui expliqueraient la virulence des prises de position actuelles.


Jusqu'où aligner les stratégies ?
Ces réunions n'étaient pas secrètes et ont fait l'objet de comptes-rendus à la Commission mais Bruxelles semble chercher à savoir s'il n'y a pas des tractations secrètes entre les différents opérateurs. Dès la première réunion de l'E5, qui s'était tenue à Paris en 2010, les commissaires européens s'étaient interrogés sur les risques de mise en place de stratégies anticoncurrentielles, notamment vis à vis de questions de prise de position par rapport aux grands groupes US dévoreurs de bande passante ou à l'harmonisation de technologies comme le paiement mobile.

En se mettant d'avance d'accord, ils peuvent, par leur poids et leur rôle dans l'industrie télécom, empêcher toute initiative en faisant bloc et en répondant d'une même voix à certaines problématiques. A l'heure où les opérateurs poussent plus que jamais pour faire sauter le concept de Neutralité du Net et résistent tellement sur la question des prix du roaming, la Commission chercherait donc à vérifier s'il n'y a pas eu entente en amont de ces récriminations.

Il reste que le Financial Times précise bien qu'il ne s'agit pour le moment que d'une collecte d'informations, qui peut très bien finalement ne pas donner lieu au lancement d'une procédure. Mais cela souligne sans doute l'augmentation des tensions entre Bruxelles et les opérateurs télécoms et leurs divergences de vue sur les stratégies de long terme à adopter.

Source : Financial Times