En se basant sur des modèles épidémiologiques adaptés pour l'occasion, deux doctorants de l'Université de Princeton aux États-Unis ont annoncé de manière mathématique un rapide déclin du réseau social Facebook dans les années à venir.

Cela se produirait d'ici peu puisque Facebook perdrait 80 % de ses utilisateurs entre 2015 et 2017 ! Certes, de plus en plus de questions se posent sur la capacité de Facebook à attirer les jeunes, mais tout de même...

À en croire l'étude (PDF), Facebook serait assimilable à une maladie infectieuse qui se répand entre les personnes jusqu'à connaître un pic puis entre dans une période de déclin et une chute vertigineuse. Son pic de popularité, le " virus " Facebook l'aurait atteint en 2012.

Pour valider leur modèle, les chercheurs se sont appuyés sur l'exemple de MySpace qui aurait les traits caractéristiques de la propagation des maladies infectieuses. Facebook serait alors le prochain MySpace ? Les courbes évolutives ont été confrontées grâce à Google Trends.

Facebook-MySpace-Google-Trends

Sauf que plusieurs observateurs, notamment relayés par Slate, ont critiqué l'étude. L'époque de MySpace et celle de Facebook n'est pas du tout comparable. Aujourd'hui, la part du mobile avec ses applications est énorme pour Facebook et cela n'est pas pris en compte par l'outil de Google sur les tendances des recherches Web. L'évaluation du taux d'adoption de Facebook avec Google Trends est donc biaisée.

D'autres critiques portent sur le fait que l'étude a été publiée dans la revue Arvix sans être examinée par un comité de lecture constitué de chercheurs pairs. Par ailleurs, les deux doctorants de Princeton travaillent dans le département de mécanique et ingénierie aérospatiale. C'est bien loin de l'épidémiologie et des réseaux sociaux en ligne.

La réponse de Facebook
Les spécialises des données chez Facebook ont répondu à l'étude de Princeton d'une manière piquante. En s'inspirant de la même méthodologie, ils sont parvenus à la conclusion que l'Université de Princeton est en danger de disparition complète.

Ils ont épluché les Likes pour Princeton sur Facebook, le nombre de publications d'articles faisant mention de Princeton (via Google Scholar) et les recherches sur Google. Sur la base de cette analyse scientifique qualifiée avec ironie de " solide ", ils indiquent que Princeton n'aura plus aucun étudiant d'ici 2021.

En regardant Google Trends, ils observent également que la recherche pour l'air est en baisse constante. " Nos projections montrent que d'ici l'année 2060, il n'y aura plus d'air sur la planète. "

L'étude de Princeton a pour postulat que les réseaux sociaux se comportent comme des maladies infectieuses. Dans sa réponse, Facebook n'en tient pas vraiment cas. " Nous avons voulu donner un rappel amusant. Toutes les études ne se valent pas et certaines méthodes d'analyse mènent à des conclusions assez folles. "