Facebook vient ainsi d'annoncer avoir fermé le groupe "secret" Babylone 2.0. Un groupe qui proposait à ses utilisateurs de partager des photos de leurs copines, femmes, conquêtes nues. Des clichés le plus souvent volés et publiés sur la toile sans le consentement des premières concernées.

Le groupe francophone rassemblait pas moins de 52 000 membres qui s'échangeaient ainsi des centaines de photos privées et volées chaque jour. Entre voyeurisme et porn revenge, le groupe persistait de par son aspect relativement confidentiel : l'accès était soumis à validation des administrateurs et il fallait connaitre au moins un membre déjà inscrit pour pouvoir y entrer.

Babylone 2.0

Si le groupe a été mis au jour, c'est que l'un des utilisateurs a eu l'indélicatesse d'y inviter une de ses amies au début de cette année... Une jeune femme qui s'est rapidement montrée choquée de constater les publications de ces messieurs et a alerté le réseau social en marge du site 2 girls 1 mag qui n'a pas manqué de révéler l'affaire au grand jour.

L'affaire a rapidement tourné à la polémique, pointant du doigt à la fois le groupe en lui-même, ses utilisateurs, mais également Facebook. Pour tenter de limiter l'affaire, Facebook a purement et simplement fermé le groupe. En Belgique, l'affaire a débouché sur l'ouverture d'une enquête.

Si d'autres groupes de ce type existent sur le réseau, on note que Babylone 2.0 serait déjà de retour sous l'appellation "Babylone 2.0 reborn". Pire encore, le buzz autour de l'affaire aura amené à la création de plusieurs autres groupes reprenant le nom de Babylone et qui tentent de proposer le même contenu, et de récupérer ainsi les utilisateurs de l'ancienne plateforme.

La question qui se pose alors est de savoir comment l'algorithme de Facebook dédié à la censure, devenu mythique dans la suppression des photos d'oeuvres d'art, se montre incapable de censurer automatiquement des contenus plus qu'explicites. Si l'on peut également tenter de minimiser l'affaire en se disant que les clichés étaient partagés sur un groupe privé, rappelons que 52 000 utilisateurs y avaient accès, ce qui ne colle plus vraiment avec l'aspect "privé" avancé par les utilisateurs qui tentent aujourd'hui de se donne bonne conscience.

Quid également de ce type d'activité vis-à-vis de la loi ? La législation française s'est montrée particulièrement active depuis 2 années concernant la publication de photos dénudées sur Internet, notamment dans le cadre du porno vengeur. Ce type de partage peut ainsi être associé à une forme de harcèlement sexuel et moral, d'atteinte à la vie privée et même d'entrave au droit à l'image, avec à la clé une amende de 75 000 euros et des peines de prison variables en fonction des charges retenues.