Il ne faut jamais écrire un statut sur Facebook sans y avoir préalablement réfléchi, sans avoir caressé le clavier de ses mains au moins sept fois. C'est le cas de ce salarié qui, dans un contexte difficile, a déversé sa colère sur le mur de son syndicat : "journée de m..., temps de m..., boulot de m..., boite de m..., chefs de m... " et " j'aime pas les petits cheffaillons qui jouent au grand". Un suicide d'une collègue de travail venait d'avoir lieu la veille et la réaction de l'entreprise à ne pas vouloir se remettre en question a alimenté le courroux de cet homme. Seulement, le salarié n'a pas écrit sur son profil personnel, mais bien sur un mur public, ce qui lui a valu d'être sanctionné par la justice.

L'entreprise a porté plainte pour injures publiques et le juge pénal à tranché en sa faveur, considérant que "les expressions utilisées excédaient les limites de la critique admissible, y compris lorsqu'elle s'exerce dans un cadre syndical par l'utilisation de mots ou de termes insultants ou injurieux voire vexatoires".

justice La justice ne remet pas en question la liberté d'expression et souligne que les choses auraient pus se passer autrement si le salarié en question s'était contenté d'exprimer ses sentiments sur son espace personnel. La distinction entre les communications publiques, comme ici, sur le mur d'un syndicat, et les échanges personnels entre amis et proches, n'est pas à perdre de vue. La liberté d'expression reste récurrente, tant qu'elle ne porte pas atteinte à l'intégrité d'autrui. Autant il vous est possible de vous épancher entre vos murs, autant en public il est préférable de se montrer prudent. C'est le cas aussi dans la vie en dehors des écrans.

La salarié a donc été condamné mais le juge s'est toutefois montré clément au vu du contexte. Une amende de 500 € avec sursis et 1 € de dommages et intérêts a donc été sa peine.

Source : L'entreprise