Depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, il est beaucoup question de fake news, ces fausses informations à des fins de propagande, souvent pour discréditer le camp adverse, diffusées sur les réseaux sociaux et prenant l'apparence d'informations légitimes pour se glisser dans les flux d'actualité des utilisateurs des réseaux sociaux qui les partagent ensuite, créant une forme de propagande virale.

Google et Facebook sont sous le feu des critiques pour leur manque de réaction et de moyens de protection vis à vis d'un procédé que le président sortant Barack Obama a qualifié de "danger pour la démocratie" dans la mesure où ces fake news peuvent influencer l'électorat en diffusant des informations erronées ne cherchant qu'à susciter une émotion de rejet ou de sidération pour discréditer l'adversaire.

Mark Zuckerberg, patron de Facebook, a défendu sa plate-forme en affirmant qu'elle diffusait très peu de fausses informations. Néanmoins, il a évoqué plusieurs mesures pour renforcer la lutte contre les diffuseurs et ne pas faire apparaître ces sujets tendancieux dans les flux d'information.

BuzFeed Fake News
Source : Buzzfeed News

Et le problème est peut-être plus sérieux qu'il n'y paraît. Une étude réalisée par l'Université de Stanford auprès de près de 8000 collégiens, lycéens et étudiants américains relève que la plupart d'entre eux ne parviennent pas à distinguer les fake news des informations légitimes.

Ainsi, 82% des élèves de middle school (équivalent de nos collégiens) ne font pas de distinction entre un contenu sponsorisé et un article sur un même site Web, tandis que même les étudiants plus âgés ne s'appuient pas sur la source mais sur la richesse du contenu (texte et images) pour estimer la véracité d'une information.

L'étude relève ainsi que l'apparence de véracité compte plus pour les jeunes générations que la qualité ou la source de l'information. Ainsi, une photo accrocheuse sur Twitter suffit à rendre un sujet crédible, même si le texte l'accompagnant est incomplet ou complètement faux.

Seule parade envisagée pour éviter cette manipulation des esprits : l'éducation et l'apprentissage de règles pour sélectionner ses sources et s'exercer à détecter les fausses informations. Le milieu scolaire/étudiant a un rôle à jouer, de même que les parents, mais les entreprises high-tech et les réseaux sociaux peuvent aussi participer à cette lutte contre la désinformation, même si cela soulève d'autres questions, notamment sur ce qui peut ou pas être diffusé.