Derrière le mot un peu fourre-tout de fansub se cache une activité qui a pris son essor en France il y a environ 5 ans et qui consiste à sous-titrer dans sa langue maternelle divers médias par la suite diffusés sur Internet.

Emule mangaS'il est vrai que le fansubbing ( action pour obtenir un fan subtitle ), qui a profité de l'avènement conjoint du DivX et de l'accès Internet haut-débit, concerne tout les types de copies numérisées d'oeuvres vidéo ( films, séries télévisées, ... ), c'est essentiellement vers les séries d'animation japonaises que cette pratique s'oriente.

L'attente trop longue, voire utopique dans certains cas, de la sortie d'une édition francophone est jugée insoutenable par les inconditionnels du genre qui décident de prendre les devants en s'octroyant la qualification officieuse de sous-titreurs.

Pas de réel amateurisme toutefois même si la qualité est variable. A l'instar des plus grands projets collaboratifs, une véritable équipe de post-production ( Team ) est mise en place et chacun de ses membres doit se cantonner à une tâche bien précise : traduction, édition, encodage, contrôle qualité, ... . Bien évidemment, l'essentiel de la distribution se fait via les réseaux Peer to Peer (P2P).

Si quelques mangas, qui commencent à dater, ont toujours la côte, les aficionados de ce style d'animations se tournent maintenant vers des séries comme Naruto, Full Metal Alchemist ou encore Hellsing parmi les plus populaires. Mais outre ces mangas, on peut également citer le sous-titrage de séries à la mode comme 24 Heures ou Desperate Housewives par exemple !

Formidable tout ça ! Oui ... mais totalement illégal.

Cependant, comme nous le démontre la loi DADVSI, nous ne sommes pas à un paradoxe près et cette pratique demeure tolérée. Mieux vaut cependant pour les fansubbers s'attaquer à des produits non licenciés qui ne font pas l'objet d'une vente dans le pays concerné. Le cas échéant, pour éviter tout litige, si un éditeur acquiert une licence d'exploitation, la Team s'engage à stopper son activité sur le produit concerné.

Mais un étrange accord tacite semble faire force de loi pour les mangas japonais. La promotion ainsi offerte convient aux ayant droits, une sorte d'échange de bons procédés qui permet de tester un produit sur un nouveau marché avant son hypothétique lancement.

Il est cependant à craindre pour nos adeptes de fansubs que l'ampleur croissante du phénomène causera sa perte ( les majors veillant au grain).

La génération Dragon Ball a fait des eMules ... :D