En présentant iOS 8 et les nouvelles procédures de sécurisation des données, Apple a tenté de rassurer ses clients et de mettre un terme aux critiques voulant la coopération de la marque avec les gouvernements, notamment sur la question du décryptage de la messagerie personnelle des utilisateurs.

iOS-8  Déjà suffisamment sécurisée pour mettre à mal les experts du FBI, la messagerie d'Apple imposait que les gouvernements établissent une requête d'accès pour visualiser les contenus des échanges de personnes sous le coup d'une enquête.

Désormais, Apple affiche un niveau supplémentaire de sécurité, puisque les clés de chiffrement ne sont plus en sa possession ( puisqu'il s'agit du mot de passe de l'utilisateur). Quand bien même la firme souhaiterait accéder au contenu des messages, elle ne le pourrait pas... Même constat donc pour les autorités.

Une situation qui inquiète le FBI : " Il s'agit d'un moyen pour certaines personnes d'agir au-dessus des lois " indiquait James Comey, directeur du FBI. Et la situation devrait empirer pour les autorités, puisqu'un chiffrement similaire, déjà proposé en option sous Android devrait être déployé par défaut sous Android L à sa sortie.

Il n'est donc plus question ni pour Google ni pour Apple de se voir mêler aux différents scandales d'écoutes de la NSA ou des autorités américaines. On se souviendra comment l'affaire PRISM avait ébranlé la confiance des utilisateurs à l'égard des grands noms du high-tech, désormais la riposte est sans concession, et cela évitera également à ces dernières de devoir régulièrement publier des rapports de transparence.

Pour les autorités, la situation est préoccupante, et les traditionnels refrains sont de sortie " Les terroristes vont vite profiter de ce système ", cite ainsi une source officielle du New York Times. " L'iPhone va devenir le téléphone préféré des pédophiles " indique le chef de la police de Chicago, tandis que Matt Blaze, chercheur en sécurité en ligne souligne l'hypocrisie générale : " Si le chiffrement empêche la police de résoudre des crimes, comment travaillaient les enquêteurs avant l'invention des smartphones ?".

Reste également une notion à prendre en compte : Si les gouvernements ont déjà réussi à mettre la pression sur les groupes colossaux comme Apple ou Google pour accéder aux clés de chiffrement par le passé, pourquoi ne trouveraient-elles pas aisément d'autres moyens leur permettant de soutirer leurs mots de passe aux suspects ? Wired suggère ainsi que des forces de police pourraient tout simplement " nous demander poliment de lui céder notre téléphone, et nous laisser pourrir en prison jusqu'à ce que nous coopérions." Après tout, certaines lois, dont le Patriot Act américain, permettraient facilement la mise en application ( sous certaines conditions) de ce scénario.

Source : Figaro