Neelie Kroes, commissaire européen chargée des nouvelles technologies n’en démords pas, l’Europe devra passer par l’abolition des frais d’itinérance à l’international afin de mieux réguler les opérateurs européens et relancer la compétitivité du marché des télécommunications dans la zone euro.

 Le texte actuellement débattu prévoit ainsi la suppression des frais dits de roaming, c’est à dire la surfacturation des opérateurs à leurs abonnés lorsque ceux-ci reçoivent ou émettent un appel mobile depuis un pays étranger.

Challenges a mené sa petite enquête auprès des opérateurs français afin de prendre la température et de savoir comment est vue la situation. Et le constat est sans appel, les opérateurs historiques voient la nouvelle d’un très mauvais œil : "Le roaming représente 1,4 milliard d’euros, a ainsi estimé Stéphane Richard, patron d’Orange. La décision de Bruxelles aura un impact sur notre Ebitda compris entre 100 et 200 millions d’euros. Mais il y aura aussi des revenus supplémentaires : il y a eu cet été 1 million de souscriptions à notre forfait Go Europe en un mois."

Un discours justement dénoncé généralement par Bruxelles qui voit ces facturations comme autant d’occasions pour les opérateurs de réaliser des bénéfices supplémentaires sans aucun fondement, au détriment du consommateur qui le plus souvent n’est pas averti de ces frais avant son départ ou dans le cadre de son contrat.

SFR, interrogé également sur la question en arrive au même bilan : " Le roaming est une activité rentable", tout en ajoutant que les frais supplémentaires de l’itinérance se révèlent très faibles.

Malgré tout, un opérateur est favorable à ce changement, qui relève du strict bon sens: Free Mobile. Maxime Lombardini a ainsi précisé que " le roaming n’est pas majeur dans notre business". Challenges ajoute concernant Free que " ses abonnés sont surtout des particuliers, moins voyageurs que chez d’autres opérateurs ", pourtant, Free Mobile est l’un des pionniers de la fin des frais de roaming à l’international. On se souviendra ainsi comment son annonce concernant les appels vers et depuis le Portugal sans surtaxe avait déjà fait sourciller les autres opérateurs.