Avec la généralisation de l’Internet fixe illimité, on pensait l’époque des forfaits 20, 30, 50 ou 100 heures révolue. Un document interne de la FFT ( Fédération Française des Télécoms ), sur lequel le site Internet Owni est parvenu à mettre la main, laisse pourtant penser le contraire.

D’après celui-ci, les opérateurs penseraient à limiter l’usage de l’Internet fixe, comme cela se fait déjà dans l’Internet mobile, avec la fixation de quotas au-delà desquels le débit chute. À l’origine de la décision, la surcharge des réseaux, avec certains abonnés s’en donnant à cœur joie en téléchargeant d’énormes volumes de musique et de vidéo. Le but de la manœuvre serait donc de faire payer plus cher aux gros consommateurs, ceux que l’on appelle les " Net-goinfres " dans le milieu.

Orange a confirmé qu’une telle solution avait été envisagée, mais qu’elle ne concernerait, si elle venait à être appliquée, que certains forfaits. Free et Numéricâble indiquent de leur côté qu’il n’en n’est pas question. Bouygues Télécom et SFR observent quant à eux le silence-radio.

Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, juge pour sa part totalement inacceptable ce retour en arrière : " les coûts fixes ne varient pas selon la consommation des utilisateurs, ou très peu. Limiter Internet sur le fixe n'a aucune justification économique et nous renverrait dix ans en arrière ! "

Édouard Barreiro, de l'association de consommateurs UFC Que Choisir, estime de son côté qu’il s’agit d’un nouveau racket : " les opérateurs cherchent à rançonner des deux côtés : d'abord les fournisseurs de contenus comme Google ( NDLR : voir notre news ), puis les consommateurs. Les opérateurs se croient tout puissants ".

Reste maintenant qu’il faudrait que les opérateurs se mettent d’accord pour envisager la mise en place de telles limitations, ce qui n’est heureusement pas le cas.