L'information avait filtré la semaine dernière mais Iliad, la maison mère de Free et Alice, n'avait pas souhaité faire de commentaires à ce sujet. Dans les colonnes du quotidien économique Les Échos, le PDG du groupe confirme que les e-mails d'avertissement de la Hadopi vont commencer à être envoyés auprès des abonnés Free suspectés de téléchargement illégal à partir d'aujourd'hui.

Près de deux semaines après les autres FAI et après avoir opposé une résistance très médiatisée, qui lui assure une certaine cote de sympathie auprès d'une frange des internautes, le trublion se résout donc à obtempérer. Jusqu'à présent, Free avait joué la fronde sous couvert de la protection des données personnelles des abonnés qui à ses yeux n'était pas assurée dans le cadre de l'interconnexion entre les fichiers de la Hadopi et ceux des FAI.

Afin de faire plier Free, le gouvernement a publié un décret menaçant d'une contravention de 1 500 € tout opérateur qui refuserait d'envoyer les e-mails d'avertissement de la Hadopi. Une pression qui a eu les effets escomptés. Reste que pour Xavier Niel, le combat est loin d'être terminé et ledit décret est contesté, étant présenté comme " illégal " ce qu'a réfuté le ministère de la Culture.

Xavier Niel se défend d'avoir adopté une " position marketing ou financière ", et souligne que Free s'est contenté " d'appliquer strictement la loi ", " contrairement aux autres FAI ". Il continue cependant de tirer à boulet rouge sur la loi contre le téléchargment illégal, estimant que cette " mauvaise " loi " facilement contournable " et " imposée par certaines majors " ne résout rien. Xavier Niel prône une véritable discussion entre tous les acteurs concernés, et condamne publiquement le piratage : " c'est la négation de la propriété d'autrui. Les créateurs doivent être rémunérés pour leur travail ".

Sur le chapitre de l'indemnisation par l'État des frais d'identification des abonnés repérés pour du téléchargement illégal, Xavier Niel précise ne pas avoir eu d'échanges avec le ministère de la Culture. Ce dernier mène néanmoins à ce sujet des discussions avec les autres FAI qui devraient aboutir dans les prochaines semaines. La rue de Valois nous avait indiqué n'accueillir à la table de ces négociations, uniquement les FAI ayant commencé à relayer les premiers e-mails.

Par ailleurs, au cours de l'entretien accordé aux Échos, Xavier Niel a une nouvelle fois confirmé la répercussion sur la facture de l'abonné de la future hausse de la TVA. De l'ordre de 1,5  à 3 € selon la formulation de la loi. Cette hausse sera identifiée sur la facture par la dénomination taxe Baroin : " nous rendrons ainsi justice à un ministre qui veut rétablir l'équilibre financier de la France en abaissant le pouvoir d'achat de l'ensemble des Français ! "