Avec une offre 4G qui prend naturellement place dans son forfait 3G, ce qui la place à un tarif de 20 € avec 20 Go de data, les autres opérateurs réagissent chacun à leur façon, entre alignement et commentaire critique.
L'opérateur Orange, par la voix de Stéphane Richard, n'est pas tendre avec son concurrent en portant son attaque sur la couverture 4G et en affirmant que "Free vend du vent". Sur la question des prix, c'est Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, qui y est allé de son commentaire en évoquant de "nouvelles destructions d'emplois" du fait de la guerre des prix amorcée dans la 3G et qui se prolonge avec la 4G.
A l'occasion de l'événement LeWeb 2013, Stéphane Richard revient sur l'annonce de Free dans un entretien accord au NouvelObs, en rappelant une nouvelle fois la nécessité des investissements en fréquences et en infrastructures.
Depuis 2012, Orange fait le forcing (et fait donc les investissements requis) pour déployer au plus vite un réseau 4G qui atteindra une couverture de 50% de la population à la fin de l'année, avec 4000 antennes, contre 700 pour Free Mobile, et des bandes de fréquences en 800 MHz et 2600 MHz (Free ne possède des fréquences qu'en 2600 MHz), avec un objectif de couverture de 70 à 75% en 2014.
D'où la mise en avant de la qualité de service chez Orange face à un "opérateur qui ne dispose que de 700 antennes pour couvrir tout le territoire et n'offre pas une expérience digne de ce nom", selon Stéphane Richard.
Pour ce qui est de Bouygues Telecom, qui a décidé de proposer aussi la 4G sans surcoût, il note que la situation est différente car le troisième opérateur dispose d'une couverture 4G conséquente grâce à la bande 1800 MHz "qui ne leur a toutefois pas coûté cher.."
La position de Bouygues Telecom serait donc toujours celle de la découverte 4G mais qui n'a pas forcément vocation à durer, de la même manière qu'Orange révisera prochainement ses tarifs après une phase de découverte.
Et alors qu'Orange dispose d'un réseau, de services et de boutiques, Stéphane Richard estime que
"l'annonce de Free a un côté choquant, parfois pas loin de la tromperie. Quand on annonce à grand fracas sur Twitter qu'on va donner quelque chose que les autres cherchent à faire payer, on est à la limite de la concurrence déloyale. Surtout que pour donner quelque chose, il faut l'avoir. Ce n'est pas très honnête."
Même critique sévère sur l'impact de Free Mobile sur les emplois du secteur telecom : "ce n'est pas quelques centaines d'emplois créés par Free qui permettent de compenser" les suppressions à un niveau plus global.
Le discours n'est donc pas différent de ce qu'il est depuis plusieurs semaines, juste plus offensif et faisant toujours une distinction large entre prix et qualité de service / couverture réseau.
