Le directeur général de Bouygues Telecom évoque pour commencer une offre à 2 euros scandaleuse et une offre à 19,99 euros inadaptée au marché actuel.

L’offre à 2 euros serait pour lui scandaleuse du fait qu’elle comporte des surcoûts cachés importants, avec des communications hors forfait qui ne sont pas bloquées. Cela serait assez problématique pour qui ne surveillerait pas de près sa consommation, mais aussi pour qui disposerait d’un smartphone, lequel, sans surfer, consomme de la data en cherchant les mises à jour pour ses applications. Il souligne d’autre part que ce forfait mobile social ne peut être souscrit qu’en ligne, c’est-à-dire à condition d’avoir facilement accès à un ordinateur avec Internet, ce qui n'est pas le profil des personnes démunies. On serait ainsi assez loin du forfait social et de la bonne affaire.

L’offre à 19,99 euros s'avérerait quant à elle totalement inadaptée au marché actuel et ne ferait pas prendre beaucoup de risques à Free Mobile, en raison d’une consommation moyenne de 2 heures 30 minutes d’appels et 400 Mo de data mobile, par mois et par tête. Une offre à 10 euros avec quelques heures de voix correspondrait davantage aux usages et présenterait ainsi plus d’intérêt.

L’homme s’en est ensuite pris à la révolution mise en avant par Free Mobile, qui ne serait en fait qu’un mélange d’opportunisme et de mise en scène.

La présentation de l’offre comme une révolution serait selon lui exagérée, en sachant que Free Mobile arrive bien après la bataille, c'est-à-dire après les baisses successives de prix, et qu’il se comporte comme un opérateur mobile virtuel, du fait qu’il utilise en grande partie le réseau d’un autre, celui d'Orange, pour proposer des tarifs agressifs.

La vraie révolution arrivera, toujours selon lui, lorsqu’entrera en jeu la téléphonie mobile 4G pour laquelle Free Mobile n’a pas réussi à obtenir une licence sur l'ensemble du spectre ( Free détient des fréquences en bande 2,6 GHz mais pas en bande 800 MHz ).

Ce sera alors l’occasion de récupérer les technophiles, qui constituent principalement sa base de clients, en leur proposant du très haut débit mobile. Quant aux clients plus classiques, ils rentreront au bercail lorsqu’il s’agira de changer de terminal, ce qui revient extrêmement cher chez Free, en raison de l’absence de subventionnement.

Entre informations en partie erronées ( accès à Internet pouvant en réalité être bloqué et l'étant d'ailleurs d'office ), mauvaise foi ( forfait illimité inadapté, mais on le propose quand même et à prix fort ) et piques de bonne guerre envers un concurrent ( il est vrai que le forfait intermédiaire à 10 euros était attendu par beaucoup d'abonnés, comme il est vrai que les terminaux mobiles reviennent cher car vendus en nu ), on vous laisse juger des propos.

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