Pour permettre au nouvel opérateur de se laisser le temps de développer son réseau propre, Free Mobile avait négocié un accord d'itinérance lui permettant d'occuper le réseau d'Orange à destination de ses abonnés. Un accord réalisé sur la 2G et la 3G avec une date limite qui ne prévoit pas de bridage de quelque sorte pour les utilisateurs de Free.
Des analyses poussées démontrent que seuls certains services sont bridés, notamment l'accès au Web, mais pas tous les sites, mais aussi YouTube et l'ensemble des sites de streaming en général. Selon les fichiers téléchargés, le bridage opère ( actif pour des fichiers multimédias, désactivé pour des fichiers textes y compris ceux de plusieurs centaines de Mo, le bridage peut de fait être simulé ou contourné en modifiant l'extension du fichier à télécharger)
FrMobile a mené une expérience et mis en avant une véritable sélection dans le bridage des connexions. Il a également été établi que lorsque les utilisateurs de Free sont en itinérance chez Orange, il ne passe pas par des routeurs Orange," l'opérateur n'intervient donc pas au niveau des couches réseau (IP) et transport (TCP) et supérieure."
L'utilisation d'un VPN permet de contourner certains bridages, ce qui appuie le fait que les limites sont bien opérées sur certains services plutôt que globalement...
Au final, tout porte à croire que ce n'est donc pas Orange qui bride les utilisateurs de Free en itinérance, mais bien l'opérateur lui même afin de limiter la facture de l'accès au réseau historique.
Se pose la question alors de savoir à qui profite réellement le bridage en place. Car si pour Free, ce dernier permet de limiter le cout de l'itinérance facturée par Orange, pour l'opérateur historique, il s'agit là d'un manque à gagner... Pas vraiment en fait, puisque du côté d'Orange, le bridage mis en place par Free permet de ne pas surcharger ses propres infrastructures, et de pouvoir ainsi continuer à assurer une qualité de service optimale à ses clients propres.
Puis qu'à ce jour, aucun des deux opérateurs n'a déposé de plainte auprès de l'ARCEP pour manquement aux engagements inscrits dans le cadre de l'itinérance, il convient de conclure que l'arrangement profite aux deux, on peut donc supposer que les bridages mis en place sont issus d'un accord entre Free et Orange.
Doit-on se sentir lésé ? À chacun de se faire son avis, néanmoins, si de tels bridages ont été mis en place, ils l'ont certainement été en écho des épisodes de saturation de l'interconnexion Orange/Free de mars 2012. Free aurait ainsi préféré assurer le transit des appels voix, SMS et MMS au détriment de l'Internet mobile pour toujours assurer un service minimal.
Reste à savoir désormais ce qu'il en sera du passage massif des abonnés vers les infrastructures propres de Free en 4G et si l'opérateur se donnera les moyens de proposer des connexions sans aucun bridage avec une technologie lourdement dépendante du nombre d'utilisateurs connectés à une même antenne...
