Free Mobile a réussi son entrée sur le marché mobile français en accaparant un peu moins de 4% du marché en l'espace de quatre mois, en grande partie grâce à son accord d'itinérance 3G avec Orange qui lui a permis de disposer d'une vaste couverture alors même que son réseau propre couvre moins d'un tiers de la population.

Thomas Reynaud, directeur financier du groupe Iliad, a confirmé lors du sommet Reuters des médias et des technologies que l'objectif de Free Mobile était toujours de capter à terme jusqu'à un quart du marché mobile français, tandis que le seuil de rentabilité va dépendre de la rapidité de déploiement de son réseau mobile.

Car si l'itinérance 3G a des avantages, elle coûte aussi très cher: 1 milliard d'euros sur trois ans, avec un accord qu'il faudra sans doute prolonger. Or plus vite Free Mobile pourra s'en affranchir, et plus vite l'opérateur pourra générer des bénéfices. Le modèle économique est toujours en phase de rodage et une rentabilité à moyen terme, qui pourrait intervenir vers 2017, reste un scénario crédible.

Logo Free Mobile  Mais il faut compter avec à la fois le succès des offres mobiles, qui ont attiré beaucoup de monde et imposé des modifications dans l'accord avec Orange pour supporter le trafic généré et les difficultés pour obtenir les autorisation d'installation des antennes ( la situation est particulièrement épineuse dans la capitale ).

Et le temps presse car la présence de Free Mobile sur le marché est tributaire d'obligations de couverture dont l'Arcep, le régulateur français des télécommunications, veillera au bon respect. Sans donner de nouveaux chiffres concernant le nombre d'abonnés chez le quatrième opérateur, Thomas Reynaud a indiqué que " sur la base du premier semestre, nous n'avons jamais été aussi confiants dans notre capacité à atteindre notre objectif de doubler la taille du groupe d'ici 2015, avec un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros. "

C'est que la prise d'abonnements mobiles est aussi un moteur de croissance pour les abonnements Internet fixe de Free. Après son départ rapide, il reste à voir si Free Mobile saura devenir rentable plus rapidement que les sept à dix ans nécessaires chez d'autres opérateurs européens arrivés tardivement sur leur marché.

Source : Les Echos