La présence de Xavier Niel à l'Assemblée Nationale était prévue de longue date mais elle avait un parfum particulier alors que Free Mobile doit faire face à des critiques sur la capacité réelle de son réseau mobile, plusieurs syndicats des opérateurs ayant demandé une enquête de l'Arcep.

Xavier Niel, fidèle à lui-même, a rappelé l'ambition qui sous-tend la création de Free Mobile : fondre l'Internet mobile dans l'Internet tout court ( y compris les services types SMS et la voix ) grâce à la création de réseaux tout-IP.

C'est en réalité une vision à long terme de l'industrie mobile mais avec Free Mobile, Xavier Niel compte prendre les devants. Pour cela, il a souligné l'importance de disposer de son propre réseau car passer par l'itinérance d'Orange coûte cher et promis d'être largement en avance sur ses obligations de couverture d'ici 2018 afin d'obtenir un seuil de rentabilité au plus vite.

Il a indiqué que le réseau reposait dès à présent sur plus de 1000 antennes ( mais très peu sur la région parisienne pour des délais de procédure ) et que 5000 antennes avaient été commandées. Les installer ne devrait pas non plus poser trop de problèmes grâce à un accord avec TDF.


Pas de problèmes avec le réseau ; stratégie 4G

Logo Free Mobile Xavier Niel a une nouvelle fois démenti tout fonctionnement limité de son réseau et a expliqué sa stratégie sur la 4G en soulignant qu'elle devait servir à densifier le réseau mobile en agglomération pour fournir du très haut débit, d'où l'obtention de fréquences dans la bande 2,6 GHz mais pas dans la bande 800 MHz qui doit servir d'abord à couvrir les zones rurales.

Xavier Niel a largement critiqué les trois opérateurs historiques, moquant leur fonctionnement destiné à satisfaire les actionnaires au détriment des consommateurs, alors que " Free est une entreprise raisonnable ", dont le capital est essentiellement détenu par les gens qui y travaillent et n'est pas dilué dans des salaires mirobolants.

Il a également rejeté la critique selon laquelle Free Mobile ferait peser un danger sur l'emploi, alors que le nouvel entrant a permis la création de plus d'un millier d'emplois et sans doute plusieurs milliers chez les sous-traitants.


Forte demande et mesquineries des concurrents
En revanche, il reconnaît que Free Mobile a été pris au dépourvu par l'ampleur de la demande au lancement de son offre, avec " de 3 à 4 millions de demandes d'information dès le premier jour ", conduisant à un site Internet inaccessible ( pourtant l'un des principaux moyens d'accès à l'offre ) le premier jour.

Et il vend la mèche sur l'opérateur qui envoyé des huissiers vérifier le fonctionnement des antennes-relais de Free Mobile : " Bouygues Telecom a envoyé des huissiers en Bretagne et dans d'autres régions. Qu'ils redonnent de l'argent à leurs salariés plutôt que de payer des huissiers. Qu'ils poursuivent l'Arcep s'ils estiment qu'elle n'a pas bien fait son boulot. Allez-y !".

Enfin, il promet l'ouverture de 100 boutiques Free, " dont une très grande à Paris au cours du premier semestre. " Et les prix bas de Free ne l'empêcheront pas de poursuivre ses investissements dans la fibre optique ( l'autre grand chantier de Free ).