Xavier Niel a accordé une interview à 01net Magazine et Univers Freebox se fait l'écho de quelques propos tenus par le patron de Free, dont sur la question des lenteurs d'accès à YouTube (propriété de Google) constatées par des abonnés.

Ces soucis qui empêchent une lecture confortable de certaines vidéos sont particulièrement ressentis aux heures dites de pointe où le trafic est dense comme en fin de journée. Ils sont le reflet de problèmes d'interconnexion.

Fin 2012, l'Arcep - autorité des télécoms - a ouvert une enquête administrative sur cette interconnexion entre YouTube et Free. La procédure suit son cours avec en filigrane la question du peering gratuit ou non.

Pour le patron de Free :

" YouTube et Google estiment qu'ils ont un tel pouvoir d'attractivité qu'ils vont pouvoir utiliser nos réseaux sans rémunérer l'excès de trafic qu'ils générèrent. Ce qui n'est pas la règle dans le monde de l'Internet. On a décidé de ne pas se laisser faire. "

Xavier Niel affirme qu'il n'y a pas de bridage de Free mais un " tuyau d'une certaine taille " pour le trafic de Google et " on n'en rajoute pas ". Selon lui, " mieux vaut une petite crise des débits maintenant que des prix élevés demain. Chaque jour, j'espère qu'on aura la solution. "

D'après Xavier Niel, Free œuvre ainsi pour le bien des abonnés afin de leur éviter une hausse du prix de la douloureuse mensuelle. Afin de payer le surplus de bande passante à Google, il évoque le risque d'une répercussion de l'ordre de " 5 à 15 euros par mois sur le prix de l'abonnement ". Iliad (Free et Alice) compte plus de 5,3 millions d'abonnés haut débit.

Cette menace d'une hausse conséquente a pris de l'embonpoint au fil des ans. Déjà en 2010, Xavier Niel évoquait une hausse de 6 euros de l'abonnement pour faire face à la gourmandise de YouTube en termes de bande passante.

Orange est parvenu à négocier un accord avec Google pour le paiement de l'interconnexion. Interrogé en début d'année par BFM Business, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, avait fait mention d'une monétisation qui ne représente pas des centaines de millions d'euros. Et donc a priori loin de la fourchette large évoquée par Xavier Niel.