La semaine dernière, en marge d'une manifestation pacifique au centre de Dallas contre les violences policières après la mort de deux hommes noirs, les forces de l'ordre ont abattu un suspect venu pour " tuer des policiers blancs ". Cinq policiers ont été tués.

Remotec-Andros Retranché dans un parking, le sniper n'est pas mort sous les balles pendant des échanges qui ont eu lieu avec la police. Après l'échec des négociations, il a été tué par un robot déployé sur les lieux. Ce robot télécommandé était porteur d'un dispositif que les autorités ont fait exploser.

Selon la police américaine, elle n'a pas eu d'autre choix que d'employer ce robot pour neutraliser le suspect. " Toute autre option aurait exposé nos agents à un grand danger ". C'est la première fois sur le sol américain qu'un robot-bombe est ainsi utilisé.

Le suspect avait dit à la police avoir disposé des charges explosives partout dans le centre de la ville. D'après les médias américains, le robot en question est fabriqué par Remotec, une filiale du groupe Northrop Grumman. Il s'agirait d'un robot de la série Andros fréquemment utilisé pour des opérations de déminage.

The Intercept évoque un système à roues pesant aux alentours de 200 kg, télécommandé à distance et équipé d'un bras robotisé. En se basant sur une présentation pour la police de Seattle en 2009, le magazine en ligne fait mention d'un système à rayons X, un canon à eau, des crochets mais aussi un fusil de chasse calibre 12 semi-automatique parmi les accessoires et armes possibles.

Pour le laboratoire d'idées New America qui s'intéresse notamment aux questions de sécurité nationale et de technologie, Peter Singer assure que c'est bel et bien la première fois qu'un robot de ce type est utilisé de la sorte par la police américaine. Il précise qu'un appareil dénommé Marcbot a été employé de la même manière par des troupes en Irak.

Si cette affaire fait écho au débat sur les robots tueurs, elle est de nature différente que pour les craintes de l'association Human Rights Watch qui demande aux gouvernements d'accepter d'intégrer un " contrôle humain significatif " et interdire les armes totalement autonomes. En l'occurrence, les décisions et le contrôle sont ici pleinement le fait d'humains.