Gaïa a rapidement été présenté comme la "pierre angulaire" du programme spatial européen. À l'étude depuis l'année 2000, le module est constitué d'un double télescope assemblé par une entreprise toulousaine, Astrium, filiale d'EADS.

Gaia  Le télescope spatial aura pour vocation de remplacer le satellite Hipparcos dont la mise en orbite date déjà de 1989 et qui avait permis de cartographier 120 000 étoiles de notre galaxie, mais dont les performances paraissent aujourd'hui bien limitées comparé à la technologie qui s'est développée depuis.

Car Gaïa dispose d'un atout de taille : un capteur impressionnant de plus d'un milliard de pixels. En réalité, il s'agit là d'un assemblage de 106 capteurs CCD mais dont la puissance devrait lui permettre de cartographier précisément un milliard d'étoiles et d'en proposer une représentation en 3D. Des chiffres impressionnants, mais qui restent bien modestes puisque le télescope ne devrait ainsi pas être capable de cartographier plus d' 1% des étoiles de notre galaxie.

Néanmoins, la puissance du télescope devrait lui permettre de repérer les étoiles les plus lointaines, d'autant qu'il sera positionné non pas en orbite terrestre, mais au point de Lagrange L2 à 1,5 million de kilomètres de notre planète. Un point d'orbite stable grâce à une compensation mutuelle des forces de gravité du soleil et de la Terre.

Mais si Gaïa devrait étudier principalement les étoiles de notre galaxie, sa mission ne s'y limitera pas puisque le télescope a pour vocation de venir concurrencer le télescope Kepler de la NASA,  malheureusement aujourd'hui encore en panne. Gaïa devrait ainsi également profiter de l'étude des étoiles pour tenter de repérer les exoplanètes qui orbitent autour. Le télescope européen pourrait ainsi prendre le relai de Kepler et se montrer tout aussi prolifique en découvertes, c'est du moins ce qu'espèrent les scientifiques.

Le module d'observation sera lancé ce matin, à 10h12 heure de Paris depuis une fusée de type Soyouz qui décollera du pas de tir de Kourou en Guyane. L'ESA retransmettra le lancement en direct depuis ce flux vidéo, tout comme le CNES depuis cette adresse.

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Source : ESA