Suite à l'annonce de la signature de la charte du droit à l'oubli numérique dans les sites collaboratifs et les moteurs de recherche, Google dont l'absence au même titre que Facebook n'est pas passée inaperçue, a bien vite réagi. Une promptitude qui rappelle s'il en était besoin que la question est hautement sensible et de plus en plus prise en considération par les internautes.

Sans surprise, Google ne veut pas endosser le rôle du mauvais élève alors que parmi les signataires on retrouve Microsoft France pour MSN et Bing. Google souligne ainsi le travail qu'il a déjà accompli afin de faciliter pour l'utilisateur le contrôle des données personnelles mises en ligne.

Google Dashboard est notamment l'un de ces outils. Mis en place fin 2009, ce service permet à l'utilisateur de jeter un rapide coup d'œil sur l'ensemble des produits proposés par Google et les données personnelles que ces derniers ont collecté. Autre outil mis en avant pas Google : Ads Preference Manager.

Responsable de la politique de Google en matière de vie privée, Peter Fleischer fait cette déclaration étonnante :

" La protection des données personnelles est un droit fondamental qui doit être défendu, mais il est important pour nous de le faire en respectant d'autres droits fondamentaux tels que la liberté d'expression. "

Évoquer ainsi la liberté d'expression a de quoi surprendre, et sous-entend presque que la charte lui porte d'une certaine manière atteinte. Le secrétariat à l'Économie numérique a précisé que les moteurs de recherche s'engagent à " ne plus référencer des données qui ont fait l'objet d'une demande de suppression ou qui figurent dans des espaces personnels réservés ". Est-ce cela qui pose problème à Google, sachant qu'il s'agit de données à l'origine mises en ligne par l'internaute lui-même ?

Quoi qu'il en soit, Google affirme continuer à travailler avec le secrétariat d'État pour " renforcer le contrôle des Internautes sur leurs données personnelles ". L'Expansion.com rapporte les propos de Nathalie Kosciusko-Morizet selon qui Google a failli signer la charte, mais " cela a pris du retard pour des problèmes de territorialité ", et donc a priori rien en relation avec un problème de liberté d'expression. La charte engage en effet les signataires à prévenir l'utilisateur en cas de transfert de données " hors de l'Union européenne ou vers des pays n'assurant pas un niveau adéquat de protection ".