À défaut de n'avoir pu trouver un accord avec Pékin, Google a mis sa menace à exécution. Plus de censure étatique pour son moteur de recherche en Chine. Dans les faits, il s'agit plus d'un tour de passe-passe avec une redirection de google.cn vers google.com.hk ( Honk Kong ), et ainsi de considérer ne pas se mettre en infraction avec la législation chinoise. Reste que la censure semble tout de même avoir rattrapé les requêtes de recherche venues de Chine.

Dans un entretien accordé à The Guardian, Sergey Brin, le co-fondateur de Google, concède que le lancement en 2006 sur le marché chinois a été une erreur, dans la mesure où le moteur Google a accepté de se conformer à la censure exigée par Pékin.

Alors qu'il appelle Washington à prendre position contre la censure de l'Internet par la Chine et d'en faire une priorité, Sergey Brin réserve quelques critiques aux sociétés conciliantes avec cette censure. Il ne s'en prend pas à Cisco qui a pourtant aidé à la mise en place de la " cybermuraille " chinoise, mais à Microsoft dans ce qui semble être une réponse à des propos de son Président et co-fondateur.

Peu de temps après que Google eut révélé avoir été la victime d'attaques informatiques venues de Chine, Bill Gates avait déclaré sur la chaîne américaine ABC :

" Les efforts des Chinois pour censurer Internet sont très limités. Il est facile de les contourner. […] Vous devez décider : voulez-vous obéir aux lois des pays où vous êtes présent ou non ? Si la réponse est non, il faut peut-être arrêter d'y être présent. "

Parlant de Microsoft, Sergey Brin a indiqué à The Guardian :

" Je suis très déçu par eux en particulier. Si je comprends bien, ils n'ont effectivement aucune part de marché - alors ils ont essentiellement parlé contre la liberté d'expression et les droits de l'Homme simplement dans le but de contredire Google. "

Si Google endosse aujourd'hui le costume de chevalier blanc, certains observateurs sceptiques estiment qu'il s'agit de faire oublier quelques faux pas en matière de protection de la vie privée et ainsi redorer une image écornée.