Mardi, la Cour européenne de justice a débouté Google. Elle a rendu un arrêt selon lequel un moteur de recherche - et pas seulement Google - a l'obligation d'effacer les liens pointant vers du contenu avec des données personnelles ressenties sensibles, dès lors qu'une demande est faite en ce sens par un utilisateur.

Google logo pro Cette obligation de retrait doit néanmoins répondre à certaines conditions et ne doit par exemple pas être en contradiction avec une information jugée d'intérêt public. Quoi qu'il en soit, cela n'a pas tardé.

Reuters rapporte que Google a d'ores et déjà reçu des demandes d'effacement surfant sur la décision de la justice européenne et s'attend à un afflux sans véritablement savoir encore comment il sera possible de le traiter.

D'après la BBC, Google a reçu une demande d'un ancien politicien en quête de réélection et qui souhaite la suppression de liens vers un article à propos de son " comportement " passé. De même, un médecin demande la suppression des résultats de recherche de commentaires négatifs de patients, tandis qu'un homme reconnu coupable de détention " d'images d'abus d'enfants " veut le retrait des liens vers des pages mentionnant cette affaire.

Réagissant à l'arrêt de la justice européenne, le président exécutif du conseil d'administration de Google, Eric Schmidt, a déclaré :

" Une manière simple de comprendre ce qui s'est passé ici c'est que vous avez une collision entre un droit à l'oubli et un droit de savoir. Du point de vue de Google, c'est un équilibre. Nous pensons que l'équilibre a été rompu. "

Alors que Reporters Sans Frontières parle d'un " arrêt attentatoire à la liberté d'information ", le cofondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, a également critiqué la décision de justice qu'il assimile à de la censure et ajoute : " Si Google commence à faire face à tous ceux qui couinent pour une photo qu'ils ont publiée la semaine dernière, cela va être très difficile pour Google. "

Cependant, le Wall Street Journal rapporte que Google travaille déjà sur un mécanisme qui va permettre aux utilisateurs européens de demander la suppression de liens pointant vers des informations à leur sujet. Pour les utilisateurs allemands, ce système devrait être prêt " d'ici deux semaines ", croit savoir le commissaire adjoint de l'autorité de protection des données de Hambourg.