Les grands groupes américains font l'objet de critiques de plus en plus ouvertes face à leurs méthodes d'optimisation fiscale qui leur permet de payer très peu d'impôts sur les énormes recettes générées sur les marchés établis.

Tim Cook, CEO d'Apple, a dû s'expliquer devant une sous-commission du Sénat américain tandis que le premier ministre britannique a fait l'objet d'attaques de la part du chef de l'opposition pour son manque de mordant vis à vis des pratiques de Google au Royaume-Uni.

Eric Schmidt CEO Google logo pro  Eric Schmidt, président du conseil d'administration de Google, qui a déjà dit n'avoir aucun complexe vis à vis de la politique fiscale du groupe, est revenu sur ces attaques en affirmant que Google payait ce qui était légalement requis par la législation du pays.

Rappelant une nouvelle fois que la politique d'optimisation fiscale fait appel à des procédures légales, il a utilisé, comme Tim Cook, un argument-massue : pour obliger Google à payer plus d'impôts, il faudra changer la réglementation en vigueur.

" Ce que nous faisons est légal. Je suis assez perplexe vis à vis de cette polémique, qui traîne au Royaume-Uni depuis quelque temps, parce que je ne considère pas les impôts comme quelque chose d'optionnel. Vous devez payer les taxes requises, il n'y a pas débat.

Si le système britannique modifie la législation, nous nous y plierons. Si les impôts augments, nous en paierons plus, s'ils baissent, nous en paierons moins. C'est une décision politique dans ce cadre démocratique qu'est la Grande-Bretagne ", indique-t-il.

Une explication frappée au coin du bons sens, mais qui ne dit rien de la complexité et des enjeux d'une telle réforme pour les gouvernements, et qui permet de renvoyer la balle dans leur camp en sachant que leur marge de manoeuvre est en réalité très réduite, à moins d'une volonté de changement profond  qui se heurtera de toute façon à d'autres intérêts.

Eric Schmidt évacue ainsi toute l'obscurité des montages financiers jusque dans des paradis fiscaux et reporte la suggestion d'un dysfonctionnement sur la législation fiscale elle-même dont il sait bien qu'elle est difficilement modifiable unilatéralement.

Il reste que l'Europe est en train de chercher des moyens pour sanctionner ou au moins prévenir les dispositifs d'évitement fiscal des grands groupes, qui ont atteint un perfectionnement et une efficacité de moins en moins tolérables....d'autant plus dans une situation de crise diffuse.

Source : BBC News