La Commission européenne sera-t-elle plus intransigeante que la commission américaine du commerce ? La FTC a en effet blanchi Google et a mis un terme à son enquête. Pour la FTC, Google n'a pas violé de lois antitrust.

Le commissaire européen à la concurrence se montre plus pointilleux. Dans un entretien accordé au Financial Times, Joaquin Almunia indique que l'enquête ouverte en novembre 2010 est toujours en cours et qu'il a la conviction que Google " détourne du trafic " vers ses propres services de recherche.

Une manière de mettre à nouveau la pression sur la firme de Mountain View afin qu'elle apporte des modifications pour échapper à des poursuites. Pour Joaquin Almunia, il semble clair qu'en l'état actuel des choses, Google abuse de sa position dominante sur le marché de la recherche en ligne.

En Europe, outre des divergences pour la législation, la situation est différente de celle aux États-Unis dans le mesure où Google traitent plus de 90 % des requêtes de recherche ( 67 % aux USA ; comScore ).

Google est notamment accusé par plusieurs concurrents de favoriser l'affichage de ses propres services dans les résultats de recherche. Des services de recherche verticale, à savoir une recherche spécialisée dans un domaine comme Google Shopping ou la cartographie.

À l'issue de la fermeture de l'enquête de la FTC, Microsoft avait estimé la commission américaine trop coulante avec Google.

Dans le courant de ce mois, Google doit faire des propositions concrètes à la Commission européenne. Si elles sont jugées satisfaisantes, l'enquête sera close. Dans le cas contraire, Google risque des poursuites et des sanctions de jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires.

Les déclarations de Joaquin Almunia sonnent donc comme un ultimatum, mais ce n'est pas la première fois. Après la décision de la FTC, Google avait souligné une conclusion claire : " les services Google sont bons pour les utilisateurs et bons pour la concurrence. "