La semaine dernière, Google a signé avec le premier groupe d'édition français un protocole d'accord pour la numérisation de livres épuisés ( en langue française ). Après avoir numérisé à tout-va pour ne se préoccuper des ayants droit qu'a posteriori, Google a donc fait un grand pas pour entrer en odeur de sainteté auprès de l'édition française, alors qu'une procédure judiciaire ( appel de Google ) est en cours.

Pour le Syndicat National de l'Édition, le " changement d'attitude " de Google est " sans précédent ". Le SNE, qui attend néanmoins aller jusqu'au bout de la procédure judiciaire contre Google, se montre toutefois prudent, à l'instar du ministre de la Culture et de la Communication. La Société des Gens de Lettres ( SGDL ), qui défend les intérêts des auteurs, est elle aussi très prudente.

La SGDL estime que le futur accord entre Google et Hachette Livre " pourrait être une bonne nouvelle pour les auteurs qui gagnerait ainsi l'opportunité de toucher un public élargi ". Elle craint néanmoins que cet accord " ne fragilise le projet plus ambitieux porté par le Ministère de la Culture ". Ce projet a pour but de numériser plus de 500 000 livres du 20e siècle sous droits qui sont actuellement indisponibles sous leur forme papier.

La SGDL recommande aux auteurs " la plus grande vigilance lors de la signature de leurs contrats et des avenants numériques, notamment sur les conditions de rémunération et la durée de cession ". Selon la SDGL, " l'éditeur titulaire des droits d'un livre imprimé n'est pas implicitement titulaire des droits numérique ". Par ailleurs, " la rémunération des auteurs devra être proportionnelle au prix de vente des livres fixé par Hachette et, le cas échéant, aux autres revenus tirés de l'exploitation de ces œuvres ".

Google avait probablement conscience que son changement d'attitude éveillerait une très grande méfiance. Attention donc aux éventuels faux-pas.