La ministre de la Culture Aurélie Filippetti devait assister à l'inauguration du Lab de l'Institut culturel de Google à Paris, espace devant faciliter les rencontres entre acteurs de la culture et ses propres ingénieurs, afin de faire émerger de nouvelles idées ou réflexions.

Elle a cependant voulu donner un signe fort en décidant d'annuler sa venue à l'inauguration "pour ne pas servir de caution à Google", selon une information communiquée par son cabinet à l'AFP. C'est que les sujets de désaccord sont nombreux et leur résolution incertaine et soumise à pression.

" Nous n'avons pas assez d'assurances à ce stade sur un certain nombre de sujets", souligne le cabinet, alors que la ministre voudrait plus de garanties sur la question de la fiscalité des grands groupes américains et sur la notion de protection des données personnelles.

Deux sujets particuliers qui ont pris de l'ampleur en Europe et dans le reste du monde, alors que l'optimisation fiscale est devenue un mécanisme extrêmement performant dans les grandes entreprises américaines et que le traitement des données personnelles reste un axe de divergence entre l'Europe, qui veut les sanctuariser, et les Etats-Unis, qui souhaitent les utiliser comme des données commerciales librement accessibles et diffusables.

La ministre suggère ainsi que ces désaccords ne sont pas que de façade et de résolution simple et qu'il ne suffira pas de laisser pourrir ces sujets pour obtenir satisfaction. Google devra faire des concessions de son côté.

Aurélie Filippetti s'en est également pris à Amazon ces derniers mois, également pour des questions d'optimisation fiscale alimentant ce qu'elle nomme des pratiques de dumping vis à vis des librairies. D'où le projet de loi interdisant le cumul de la réduction de 5% sur le prix des livres et de la gratuité des frais de port.

Source : AFP