ServersCheck BVBA, entreprise éditrice de logiciels située à Leuven en Belgique, accusait en effet le moteur de recherche de proposer par l'intermédiaire de Google Suggest des outils permettant de cracker ses applications ou d'obtenir des numéros de série générés automatiquement. Parmi les motivations de cette plainte, on retiendra donc le fait que Google Suggest puisse, selon la firme belge, rediriger les internautes ayant l'intention de pirater ses logiciels vers les programmes permettant cette pratique, a précisé Maarten Van Laere, directeur exécutif de ServersCheck.

Dans cette affaire déposée en mai 2006, le groupe demandait à Google de modifier Suggest de manière à ne plus proposer de termes relatifs au piratage, mais n'avait pas demandé de dommages et intérêts. Service toujours en version de développement, Suggest suggère aux internautes les termes les plus populaires par rapport à ceux utilisés par les utilisateurs de son moteur de recherche.



Ainsi, lorsqu'un internaute tape ServersCheck, deux choix lui sont proposés dans une liste déroulante : ServersCheck monitoring et ServersCheck keygen. Un programme keygen peut générer un numéro de série permettant par exemple d'utiliser toutes les fonctions d'un logiciel. Le premier mars dernier, le tribunal du commerce de Leuven a donc écarté toute responsabilité de Google, précisant que Google ne peut pas être considéré comme responsable des sites Web potentiellement impliqués dans des activités de piratage.

Le tribunal a par ailleurs rejeté l'argument selon lequel Suggest pouvait afficher un message d'avertissement pour ce genre de termes sensibles. Ce n'est pas la fonction première de Suggest, a déclaré Trevor Callaghan, avocat senior de Google Europe. Le jugement est conforme à " ce que nous attendions ", a t-il ajouté, précisant que c'est la seule compagnie à s'être plainte de ce service. Du côté de ServersCheck, Van Laere a assuré qu'il ferait appel car il estime que les dommages financiers engendrés peuvent atteindre jusqu'à 100 000 dollars par semaine : " Nous sommes dans une grosse affaire de piratage logiciel, et je ne peux pas imaginer que Google soit pour le piratage ", a t-il conclu selon des propos relayés par InfoWorld.