Galileo satellite 09 Alors que la question du mode de financement du futur système européen de navigation par satellites, Galileo, n'est toujours pas tranchée, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont décidé de faire cause commune pour le projet malgré les divergences d'approches des deux pays.

En effet, les deux états sont en désaccord sur la façon dont seront pris en charge le coût de Galileo et la participation des entreprises nationales impliquées dans son développement, ce qui a obligé la Commission européenne à établir plusieurs scénarios, toujours débattus actuellement.

Pour éviter de nouveaux contre-temps, les deux dirigeants ont déclaré dans une conférence de presse commune qu'ils ne voulaient pas retarder plus longtemps le projet. Dans cette optique, les ministres des Transports seront réunis fin novembre et chargés de faire des propositions concrètes.

Car le lancement du service Galileo ne cesse d'être repoussé et ne devrait pas être effectif avant 2013, soit bien plus tard que des systèmes concurrents comme le Glonass russe qui de son côté profite d'un soutien sans faille du président de la Russie, Vladimir Poutine.

Pour Nicolas Sarkozy, Galileo est " un enjeu stratégique majeur pour l'Europe et nous voulons que ça se fasse le plus vite possible ". Car c'est bien de volonté politique dont il est question. Pour le financement, il ne sera pas bien difficile de le trouver, les eurodéputés ayant proposé de l'inscrire de façon significative dans le budget 2008, dans lequel la somme attribuée au projet va passer de 150 millions d'euros à 890 millions.


Galileo, quel intérêt ?
Mais c'est également tout la viabilité du projet Galileo qui est critiquée par certains états participants, et notamment le Royaume-Uni, qui s'inquiète de voir que l'on va engloutir des sommes conséquentes pour un projet dont on n'est sûr de rien, même pas de son utilité.

Le gouvernement britannique rappelle que Galileo aurait dû voir le jour en 2008, c'est à dire avant la mise à jour du système GPS américain. Or, les satellites GPS III, mis en service à partir de 2013, ne risqueront plus d'être désactivés par les militaires américains, ce qui rend caduque l'une des raisons fondamentales de la création d'une constellation européenne.

Les cinq années de retard et le manque de cohésion du projet sont donc des éléments qui posent sérieusement la question de l'intérêt d'impliquer l'Europe et l'argent du contribuable européen dans un gouffre financier sans garanties de succès.

Rappelons toutefois que le gouvernement britannique est hostile au modèle de financement public préconisé par la Commission européenne et préfèrerait relancer des partenariats privés dans lesquels ses entreprises spatiales trouveraient de meilleurs débouchés.