fibre-optique La commission présidée par Alain Juppé et Michel Rocard a rendu sa copie jeudi au président de la République. Elle a dégagé sept priorités stratégiques " visant à assurer la transition vers un nouveau modèle de développement ". Le grand emprunt sera de l'ordre de 35 milliards d'euros et la septième et dernière priorité concernée sera la société du numérique pour laquelle l'État devrait consacrer 4 milliards d'euros.

Le numérique ne sera pas forcément le parent pauvre du grand emprunt, mais le soutien à l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation s'accapare à lui seul 16 milliards d'euros.  Cet investissement à 4 milliards dans la société du numérique est divisé en deux actions, avec pour chacune 2 milliards d'euros.

La première action concerne l'accélération de la transition de la France vers le très haut débit. À cet effet, la commission propose de créer un fonds dédié dont la gestion serait confiée à la nouvelle agence pour le numérique.

Dans le rapport, on peut lire que ce fonds aurait pour objectif de :

" soutenir le développement des solutions les plus pertinentes techniquement et économiquement ( fibre optique, solutions satellitaires, très haut débit mobile... ), en complément de l'action des collectivités territoriales pour les zones les moins denses, afin de favoriser l'accès au très haut débit sur l'ensemble du territoire à terme ".

Si 2 milliards cela peut sembler peu compte tenu de l'ampleur de la tâche à accomplir, l'État ne sera pas le seul à investir dans principalement la fibre optique. Les FAI se montrent ainsi plutôt enthousiastes. Il faudra toutefois au préalable définir une bonne fois pour toutes le cadre légal du déploiement avec une solution multi-fibres qui se dessine à l'horizon au grand désarroi d'Orange.

La deuxième action pour la société numérique concerne le développement des usages et contenus numériques innovants. Selon le rapport, l'objectif visé est, toujours sous l'égide de la nouvelle agence pour le numérique, de

" de financer des projets partenariaux public-privé de recherche et de démonstration visant le développement de logiciels, d'usages et de contenus numériques innovants dans tous les domaines, en premier lieu les réseaux intelligents ( électriques et de transport ) mais aussi les autres applications ( télétravail, télémédecine, e-santé, e-administration, e-éducation, e-justice, numérisation des contenus culturels… ) au besoin en accompagnant le développement d'infrastructures partagées ( cloud computing, super-calculateurs… ). "

Il est à noter que si le numérique a droit à une stratégie prioritaire dédiée, on le retrouve bien évidemment dans d'autres axes d'investissement.