Finalement, le procès d'une partie des membres du " Groupe qui te dit où est la police en Aveyron" s'est soldé par une suspension de permis de conduire d'un mois pour 15 accusés.

Groupe antiradars Facebook  Ils étaient convoqués devant la justice pour avoir participé à la page Facebook qui donnait des informations sur la localisation des contrôles de police sur la route. Une situation qui avait immédiatement soulevé la colère du procureur de Rodez, Yves Delpérié.

La condamnation pourrait ainsi faire jurisprudence, les accusés ont été reconnus coupables de " soustraction à la constatation des infractions routières". 8 des accusés étaient également poursuivis pour " outrage " suite aux surnoms dégradants qu'ils avaient donnés aux forces de l'ordre dans les messages publiés sur la page Facebook, aucun n'aura finalement été sanctionné pour ces faits.

Me Rémy Josseaume, expert en droit automobile qui défendait 11 des 15 prévenus a partagé son inquiétude " C'est extrêmement préoccupant". " Se ce qu'ils font est interdit, alors tous les avertisseurs de radars devraient être interdits, tous les journaux, les radios locales qui signalent les radars vont être fermés".

Car l'impact de la page Facebook parait dérisoire sur la question de perturbation des opérations de police. En effet, dans la plupart des cas, les signalements ne sont ni publiés ni consultés en temps réel, et les informations étaient pour la plupart caduques avant même d'être publiées.

Ce n'est pas le cas des signalements d'auditeurs qui peuvent partager ce type d'information sur les radios locales. L'avocat de la défense prenait d'ailleurs pour exemple la publication d'une carte très détaillée de la localisation des radars et zones sujettes à contrôles de vitesse routière dans le magazine Autoplus.

En outre, le procès a été décrit comme une parodie tout du long : le groupe Facebook rassemble aujourd'hui 13 000 membres, il en existe plusieurs en fonction des régions, et seulement 15 personnes sont aujourd'hui poursuivies et sanctionnées.

D'ailleurs, la page du groupe en question est toujours d'actualité. Le procès n'a pas véritablement freiné les publications, au contraire, un élan de solidarité est né avec les accusés, et l'activité du réseau s'est accrue...