GSMA logo La libération du spectre de fréquences du dividende numérique, créée par le passage de la télévision d'une diffusion analogique à un mode numérique, fait l'objet d'un lobbying intense entre les diffuseurs audiovisuels et l'industrie mobile.

Les fréquences basses qui seront remises à disposition offrent en effet des caractéristiques de propagation et de pénétration dans les habitations intéressant au même titre les deux groupes. L'industrie mobile, confrontée à une pénurie à court terme de fréquences pour ses services de prochaine génération, envisage ainsi de récupérer une fraction du dividende numérique, ce qui n'est pas du goût des diffuseurs audiovisuels qui craignent des risques d'interférences avec leurs propres canaux.

Le Conseil européen des ministres des Télécommunications doit discuter du sujet aujourd'hui, avant un vote du Parlement européen le 26 juin prochain. La GSMA ( GSM Association ), qui regroupe plus de 700 opérateurs mobiles, donne de la voix pour appeler l'Europe à réserver 25% du spectre du dividende numérique pour les services mobiles et à prendre les mesures nécessaires pour harmoniser ces nouvelles fréquences sur l'ensemble du Vieux Continent.


Des arguments économiques de poids
La GSMA estime qu'une bande d'environ 100 MHz de large, comprise entre 750 et 862 MHz, apportera " d'énormes bénéfices économiques et sociaux pour les zones rurales qui ne sont pas reliées par des connexions fixes à haut débit. "

C'est plus que les 72 MHz envisagés dans l'étude Hogan & Hartson commandée par l' Arcep, dont les gains attendus seraient déjà colossaux, mais moins que les 150 MHz estimés nécessaires pour un plein développement des services mobiles. Une forme de concession qui doit permettre d'emporter l'adhésion de Bruxelles.

La GSMA appelle l'Europe à réagir vite pour ne pas se retrouver à la traîne par rapport aux Etats-Unis et à l' Asie qui ont déjà pris les mesures d'harmonisation nécessaires. Elle estime également que l'obtention d'un quart du spectre suffirait à faire prospérer et l'industrie mobile et les diffuseurs audiovisuels.

A ce sujet, une étude des consultants du cabinet Spectrum Value Partners, avait estimé que le gain pour l'économie européenne sur les 20 ans à venir serait de 95 milliards d'euros si 25% du spectre du dividende numérique était attribué aux services mobiles.