nicolas_seydoux Dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012, les partis politiques affûtent leurs arguments et la loi dite Hadopi n'est pas oubliée. Le Parti socialiste souhaite par exemple son abrogation et imagine de nouveaux moyens pour permettre le financement de la création musicale, comme le prélèvement d'un euro mensuel payé par tous les abonnés à Internet.

Évoquée par Martine Aubry ( candidate à la primaire socialiste ), cette " contribution individuelle à la création " est la contrepartie pour les internautes d'une dépénalisation des échanges de fichiers musicaux sur Internet. L'internaute aurait ainsi la possibilité de télécharger de la musique dans le cadre d'échanges non commerciaux, sans risque de représailles. Il est par ailleurs aussi envisagé de taxer les FAI.

Ce n'est pas tant pour la musique mais aussi pour le cinéma que Nicolas Seydoux s'est exprimé devant le Congrès de la Fédération nationale du cinéma ( FNC ). Selon des propos rapportés par l'AFP, le président de l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle et du Conseil de surveillance de Gaumont a déclaré que la " disparition de la loi Hadopi " serait une " catastrophe ". Et d'ajouter que " la lutte contre le piratage est un sujet capital pour notre profession ".

En dépit de la démocratisation de l'accès à Internet et de débits plus élevés, Nicolas Seydoux estime que " le téléchargement illégal demeure aujourd'hui sensiblement comparable à ce qu'il était en 2007 ".

Manifestement bien informé, l'homme mentionne des chiffres liés à la riposte graduée ( musique et cinéma ) : 10 millions de procès-verbaux dressés pour l'envoi d'un million d'emails de recommandation et 35 000 lettres avec accusé de réception. " Mais seul un nombre infime d'internautes ont été convoqués pour être sermonnés ".

Au début du mois de juillet dernier, les chiffres présentés par la Commission de protection des droits de l'Hadopi étaient les suivants ( depuis octobre 2010 ) : un million de demandes d'identification aux FAI pour 900 000 obtenues, 480 000 emails envoyés et 21 000 avec lettre recommandée.

À en croire Nicolas Seydoux, l'envoi d'emails aurait donc passé la vitesse supérieure au cours de l'été.