L'Hadopi n'a pas que pour mission la réponse graduée. Parmi ses autres attributions, l'observation des usages numériques et de valorisation de l'offre légale. C'est dans ce cadre qu'elle s'est penchée sur l'offre et la consommation de cinéma en ligne.

En 2010, le nombre de transactions VOD pour le cinéma a été supérieur à 18,7 millions, soit un peu moins du double qu'en 2009. Les actes de consommation légale en VOD représentent l'équivalent de 10 % des entrées cinéma et de 33 % des ventes de films sur support physique ( chiffres CNC, GfK-NPA Conseil ). Manifestement pas suffisant.

Le cinéma représente 65 % du marché de la vidéo à la demande. Le prix moyen de vente des films en VOD est de 4,25 € en 2011. Pour les internautes, l'offre de VOD pour les achats à l'acte demeure néanmoins " particulièrement onéreuse ", note l'Hadopi

" Le prix est souvent jugé peu attractif  par rapport à l'offre physique  ( DVD, Blu-Ray ), notamment  pour  les offres groupées  ( saison  complète  d'une  série ),  proposées à  des prix inférieurs sur support physique ".

Pour l'Hadopi, l'un des autres principaux freins au développement de la VOD est le délai de disponibilité des films. Il est de 4 mois après la sortie en salle pour la VOD à l'acte, mais passe à 36 mois pour la VOD par abonnement. " Une évolution de la chronologie des médias pourrait renforcer l'attractivité de l'offre légale, et réduirait à l'inverse les justifications à se tourner vers les offres illicites ".

Les autres freins identifiés sont la taille des catalogues, la faible disponibilité des versions originales et sous-titrées, la territorialité de certaines offres, une disponibilité rare pour les systèmes d'exploitation open source.

L'Hadopi cite également : " la  visibilité  de  l'offre  illicite  via  des  sites  de  direct  download,  qui  bénéficient  parfois  d'un meilleur référencement sur les moteurs de recherche ".