Organe dirigeant de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, le Collège de l'Hadopi a renouvelé plusieurs de ses membres qui sont au nombre total de neuf.

Sur son site, l'Hadopi précise que ces membres sont nommés par le Conseil d'État, la Cour des comptes, la Cour de cassation, le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique, des personnalités qualifiées nommées par différents ministères, par l'Assemblée nationale et par le Sénat.

Avec le Sénat qui a récemment basculé à gauche, ces nominations sont l'occasion d'une surprise puisque le Collège de l'Hadopi accueille... un anti-Hadopi. Le Journal Officiel de samedi 7 janvier précise en effet l'arrivée du député socialiste Didier Mathus.

Sur son site, celui qui est aussi le responsable des questions du numérique et de la culture au sein de l'équipe de campagne de François Hollande, indique qu'il défendra sa vision dans l'antre même de l'Hadopi :

" Ayant été l'un des principaux adversaires au Parlement des lois Internet, DADVSI et HADOPI fondées sur une vision purement répressive, [...] il est évident que ce sont les mêmes positions que je défendrai au sein du collège de la Hadopi. Les avis convergent aujourd'hui pour constater l'échec de la loi Hadopi : nous sommes dans un nouveau monde numérique et la tentative de lui appliquer les règles anciennes en multipliant les interdictions et la répression est vouée à l'échec et ne règle rien. Il faut réinventer le droit d'auteur de l'ère numérique en respectant la liberté des échanges. "

La semaine dernière, Didier Mathus déclarait à Libération : " l'Hadopi n'a pas d'avenir ". Voilà qui promet une belle ambiance au Collège...