À l'approche de l'envoi imminent des premiers e-mails d'avertissement, la Hadopi fait forcément beaucoup parler que ce soit du côté des pro comme des anti-Hadopi. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir fait assurément partie de la deuxième catégorie. Avec un certain sens de la formule, elle a notamment qualifié la Hadopi de " machine à claques " afin de stigmatiser un côté perçu comme uniquement répressif de cette initiative pour lutter contre le téléchargement illégal.

La métaphore n'a pas plu au directeur général de la SACD ( Société des auteurs et compositeurs dramatiques ). Sur son blog, Pascal Rogard rejette cette idée de machine à claques et lui préfère celle d'une " simple machine à gronder ". " Les supposés contrevenants reçoivent un avertissement sans frais, c'est l'expression d'une loi qui se veut d'abord pédagogique ".

C'est aussi la vision des choses de l'UFC-Que Choisir qui est directement attaquée, alors que l'association milite pour une contribution créative inspirée d'une licence globale. Un " distributeur de friandises " selon Pascal Rogard qui de manière inattendue estime que la licence globale existe déjà avec la rémunération pour copie privée. Une remarque qui laisse aussi entendre que la taxe sur la copie privée risque d'augmenter.

Sur son site, l'UFC-Que Choisir ne croit pas en l'efficacité de Hadopi. Pour passer entre les mailles du filet, les utilisateurs les mieux informés ont déjà migré vers certaines solutions comme le réseau privé virtuel, souligne-t-elle. Un service le plus souvent payant.

Les prix varient entre 5 et 30 euros, et pour l'UFC-Que Choisir, c'est " nettement plus que les quelques euros mensuels qu'auraient pu verser les internautes au titre d'une licence globale ".

" En échange de ce forfait mensuel, les internautes auraient pu télécharger légalement et en illimité sur Internet, l'industrie du disque bénéficiant quant à elle d'une importante source de revenus. Avec l'Hadopi, c'est un réseau parallèle de pirates qui gagne désormais confortablement sa vie. "