Assemblee_nationale Célèbre artiste et à la tête du ministère de la Culture du Brésil pendant cinq années ( jusqu'à l'été 2008 ), Gilberto Gil ne partage pas l'avis d'un autre ancien ministre de la Culture, le Français Jack Lang. L'AFP relaie les déclarations de Gilberto Gil dans le quotidien El Pais où il se dit opposé à la sanction pour punir le téléchargement illégal sur Internet. Des déclarations qui font évidemment écho au projet de loi Hadopi 2 en France.

Dédouané de ses obligations politiques, Gilberto Gil a retrouvé sa liberté de parole à l'occasion de sa tournée européenne. Il estime que si sanction il doit y avoir, elle doit être le fait d'un " grand consensus social ". " Les limites aux possibilités offertes au public par la technologie doivent être établies après un large débat démocratique ".

Un consensus social qui sera bien difficile à obtenir en France avec Hadopi 2. Alors que le parti socialiste a dénoncé un texte inutilement répressif, le député UMP Lionel Tardy a également été très critique à l'égard du texte sous sa forme adoptée par le Sénat le 8 juillet, le jugeant inconstitutionnel sur plusieurs points.

Parmi les points polémiques d'Hadopi 2, la sanction prononcée par un juge pour la non-sécurisation par l'abonné de sa connexion Internet qui aura été utilisée par un tiers ( détournement d'une connexion y compris ) pour du téléchargement illégal. Une sanction pour " négligence caractérisée ".

Autre point polémique parmi d'autres, une infraction qui selon le texte transmis à l'Assemblée nationale, peut être commise " au moyen d'un service de communication au public en ligne ou de communications électroniques ". La dérive d'une surveillance généralisée est ainsi pointée du doigt, s'exerçant jusque dans les e-mails, au risque d'une violation de la vie privée.