C'est un aveu de Christine de Mazières, la déléguée du SNE, à la publication Édition Multimédi@. Comme les sociétés de perception et de répartition des droits d'auteur du secteur musical ( Sacem, SCPP, SDRM et SPPF ) et l'ALPA pour le secteur du cinéma, le Syndicat national de l'édition a envisagé de déposer un dossier auprès de la Cnil ( Commission nationale de l'informatique et des libertés ).

Le but aurait été d'obtenir une autorisation pour la collecte d'adresses IP et leur transmission à l'Hadopi dans le cadre de la réponse graduée pour lutter contre le téléchargement illégal. À cet effet, le SNE a auditionné trois prestataires techniques pour flasher les adresses IP : le connu Trident Media Guard, Attributor et Hologram Industries.

Finalement, le SNE " n'a rien décidé ", rapporte Édition Multimédi@ et de citer les propos de Christine de Mazières :

" Nous avons mis le dossier Hadopi de côté car la question du piratage de livres numériques en France ne se pose pas vraiment encore. Le marché du livre numérique online, c'est-à-dire hors ouvrages sur CD-ROM, ne représente encore pas grand-chose - environ 1 % - sur  le  marché  français. "

En début d'année, l'Observatoire du livre et de l'écrit en Île-de-France a publié l'étude EbookZ 2 selon laquelle l'offre pirate est encore faible, soit moins de 2 % de l'offre légale papier.

La " priorité " pour les éditeurs est actuellement le développement d'offres légales, ce qui est du reste sans doute aussi le meilleur moyen d'empêcher le développement du piratage. Néanmoins, si la mécanique Hadopi n'est pas à l'ordre du  jour, le SNE " continue d'explorer les solutions techniques en vue de mettre en place une procédure automatisée de notification et retrait des contenus illicites ".